Peu importe le système, pour que les choses fonctionnent au mieux dans cette équipe il suffit que Pastore soit le passeur et Zlatan le finisseur. Ce que permet justement ce 442 improvisé par Carlo : un Pastore qui, sur une aile, avec moins de pression qu'au coeur du jeu, semble reprendre du plaisir à distiller des passes sublimes ;  et un Zlatan qui, avec un Menez qui lui tourne humblement autour pour le servir, ne décroche presque plus.

Après pour moi, dans une formule idéale, l'animation offensive du PSG serait un axe avec Pastore à une extrémité (à la baguette) et Zlatan à une autre (à la finition), avec 1, 2 ou 3 percuteurs entre les deux en fonction de la confiance de l'équipe et de la force de l'adversaire (Pastore dans le trio offensif d'un 433, Pastore dans le trio de milieu d'un 433 ou Pastore dans le duo de milieu d'un 422).

Oui, je lis ici et là que nos défenseurs feraient mieux de dégager le ballon sans finesse la plupart du temps, mais il est pourtant évident : 1) que le principe de relancer constamment dans les pieds vient du staff ; 2) que c'est bénéfique à moyen / long terme en terme de maîtrise collective (voir parfois à très court terme comme l'a montré gauthier : ce splendide but n'aurait jamais existé avec des consignes de relance plus classiques), il faut être un peu patient.

Un vrai bon match sur le plan collectif : ça commence à prendre. Doucement, mais sûrement. Le temps bien sûr, mais aussi le retour de Motta (même diminué) y sont pour beaucoup. Je suis un fan absolu de Verratti depuis son premier match amical chez nous, mais je suis également convaincu que le talent (même immense) ne supplée en aucun cas l'expérience, et que dans l'idéal, il aurait dû faire une première saison paisible dans l'ombre rassurante de Motta. Ce qui je l'espère va être le cas à partir de maintenant. Et ce qui devrait être le cas pour Moura, qui s'acclimatera peinard en jouant ses 20 minutes par match à la place de Lavezzi ou de Menez.

Lavezzi, justement, monte tranquillement en puissance (j'en attends énormément : c'est un genre de Ribery, mais le modèle monté avec un cerveau), je trouve Maxwell de plus en plus convaincant à force d'enchaîner sans blessure, Alex confirme être plus rassurant que Sakho (too bad...), Zlatan confirme n'être pas indispensable (mais quand même putain d'utile hein), Menez continue à m'emmerder à un niveau olympique (autant parce que j'aime pas son egotrip suffisant, que parce que j'arrive pas à le détester sachant qu'il peut évidemment franchir encore un pallier et devenir énorme chez nous : je suis un pragmatique).

Sur le rouge de Sakho, tout le monde semble d'accord pour concéder qu'à vitesse réelle "y a rouge", mais qu'au ralenti, quand même, "y a pas rouge" : Turpin n'ayant pas équipé ses orbites oculaires de nanotechnologie coûteuse, seule la vitesse réelle peut faire pleinement foi contre lui. Alors où est le débat ? Il n'y avait pas rouge sur Sakho du point de vue de la télévision. Il y avait rouge sur Sakho d'un point de vue humain placé sur la pelouse. Et voilà tout.

Beaucoup de bonnes choses à venir avec ce PSG. Tout se met en place, comme dirait Mr. Burns en joignant le bout de ses doigts sinistrement.   

Pour revenir sur le problème du manque d'intensité, c'était au fond largement à prévoir. D'abord, on l'a dit, les deux individualités qui peuvent sans doute apporter le plus mentalement n'ont pas commencé leur saison (Motta et Lavezzi). Ensuite et surtout, on a une équipe créée ex nihilo en 3 mercatos : manque de repères, d'identité, effet d'artificialité. L'entraîneur, à chaque demi-saison, doit composer avec 3 ou 4 recrues importantes. Manque d'identité creusé et amplifié par tout ce qui s'est passé autour du Parc avec le plan Leproux, qui rejaillit forcément, à un degré ou à un autre, sur le mental des joueurs. Manque d'identité cristalisé, encore, par le problème de la langue ; une telle diversité linguistique dans le vestiaire ne peut que retarder la formation d'affinités entre les joueurs. Et puis Paris n'attire ses gros joueurs que par l'argent pour le moment (bientôt aussi par le prestige, mais ce n'est pas encore le cas), beaucoup d'argent - et il y a à cela des effets secondaires inévitables : Silva, le nouveau Maldini du Milan, qui débarque chez nous dans la peau d'un traître, ou encore Lavezzi qui était un Dieu à Naples et un inconnu à Paris (ça ne lui déplaît pas, parait-il, mais ça a peut-être aussi des conséquences sur sa motivation).

Bref, encore une fois, il va falloir du temps pour construire une identité avec tous ces paramètres. Il faut juste espérer que ce temps sera donné patiemment à Carlo ; si c'est le cas, il n'y a aucun soucis à se faire, il n'y a qu'à savourer tranquillement nos progrès en attendant que ça se mette à tourner vraiment à fond. En attendant, quitte à recruter encore et encore, autant faire dans l'utile et aller chercher des joueurs au gros mental, quitte à prendre des vieux. 

La plus grande crainte que j'ai avec ce PSG, c'est que, comme sur le papier elle est plus forte que toutes les autres équipes rencontrées (mis à part le FC Porto), ils se la coulent douce, trop sur de leur force. (cf saison 1995-1996)
Le manque d'intensité devient récurant.
Les rentré de Lavezzi et de Motta (un jour peut être) devront faire du bien également sur un plan psychologique

C'est vraiment ma seule grande crainte, que j'avais déjà exprimée ici même il y a quelques semaines. Il devient assez visible maintenant que l'installation dans l'équipe de plusieurs joueurs qui se démarquent sur le plan mental est une nécessité. La gniaque énorme de Lavezzi et le leadership tactique de Motta vont déjà apporter beaucoup au collectif, et ce sera ensuite ce genre de profil qu'il faudra recruter pour renforcer l'équipe.

Le problème quand on recrute de la mega star, c'est qu'elle se trouve inscrite sur la feuille de match avant même que l'entraineur n'ait attrapé son stylo pour faire sa compo. Recruter ce genre de joueur en attaque, au point où nous en sommes actuellement, ça n'aurait pas grand sens : en janvier si tout va bien, Lavezzi aura débuté vraiment sa saison et Moura débarquera. Avec Menez et Pastore, Zlatan  étant indiscutable, ça nous fera déjà 4 super joueurs pour les deux places autour du suédois (en admettant que Nene s'en aille, naturellement). On rajoute une mega star comme Ronaldo dans l'effectif, titulaire indiscutable évidemment, et on se retrouve donc avec nos 4 super joueurs (et les 120 briques d'investissement qu'ils représentent en gros) ... pour une place. Sans parler de Gameiro hein (que je ne classe pas parmi les "très bons" toutefois, mais qui est un bon joueur). Pas crédible sportivement.

C'est vrai que le jeu a été plus fluide ce soir, sans Zlatan. J'ignore comment l'interpréter exactement, mais c'est un fait. Des idées ... ?

Tout de même. La faute est extrêmement discutable, s'il y en avait une (ce qui est déjà compliqué) elle semblerait très nettement commencer en dehors de la surface, et s'il y en avait une dans la surface et donc penalty (ce qui devient de plus en plus improbable), pour la sanctifier d'un rouge alors qu'Hoarau doit encore contrôler et qu'un défenseur marseillais peut encore intervenir, il faut vraiment en vouloir. C'est dommage pour le spectacle quoi. On gagnait un beau match sans avoir besoin de ça ce soir. C'était tellement plus malin de siffler un coup franc à l'abord de la surface. Content que Silva prenne du volume dans cette équipe en tirant le penalty cela dit.

Pour Pastore, ça peut être l'occasion de reprendre pied dans sa saison. Un match contre l'om, un match de coupe de la ligue : la bonne combinaison (beaucoup de plaisir à prendre pour peu de pression), de quoi oublier les petits soucis et retrouver l'envie de régaler.

Belle analyse, mais tout de même, le point commun entre (presque ?) tous ces vainqueurs du ballon d'or, c'est qu'ils ont gagné des titres internationaux (l'année du ballon d'or ou avant, peu importe) - C1, C3, Euro, Mondial - et accessoirement, qu'ils les ont gagné en y contribuant beaucoup à titre individuel. Zlatan est universellement connu comme le mec super fort qui gagne tous ses championnats mais qui a une loose d'enfer lorsqu'il s'agit de remporter une coupe qui fait briller les yeux (et derrière ça, l'idée qu'il pose plus ou moins autant de problèmes collectifs qu'il n'apporte de solutions individuellement - je ne discute pas la validité de cette idée ici, il faut juste avoir à l'esprit qu'elle est très largement "dans l'air"). C'est pas rédhibitoire en théorie, mais ça pèse sans doute pas mal.

Donc effectivement, je te rejoins, une belle perf' en C1 avec un club tout neuf à ce niveau là (dont on pourra donc dire qu'il l'a porté), peut éventuellement suffire ; mais alors une vraie belle perf' par contre, une élimination en quart pourquoi pas - mais contre le Barça et sur un grand match. Quelque chose qui efface pour de bon la réputation dont je parlais. 

On s'en fout de la CdL, compétition la plus moisie du football français, mais il faut raisonner en terme de dynamique : on peut passer, au Parc, d'un piteux nul face à l'OM à une écrasante victoire (vu leur état d'effritement actuel), et ce dans un match à élimination directe : sur le plan symbolique et psychologique ce serait très intéressant, et combiné à notre récent positionnement en tête de championnat à la place de l'OM, ça permettrait de vraiment marquer le coup. Donc oui, alignons une belle équipe.

Je sortirais Douchez de son emballage plastique, je laisserais la charnière Sakho / Silva continuer à trouver ses repères, VdW confirmer son dernier match correct et gagner en confiance, je testerais le mental de Verratti en le défiant de sortir un meilleur match que lors du dernier classicon, je demanderais à Menez de faire oublier ses nombreux croquages face au but lors des dernières sorties, je placerais Gameiro en pointe, qui est frais, et pour le reste je ne sais pas où en sont physiquement Maxwell, Matuidi et Zlatan qui ont beaucoup enchaîné, ni où en sont exactement nos convalescents Sissoko, Motta, et Lavezzi - je remplirais en fonction de ces données.

Que de blessés tout de même ... Des titulaires en puissance qui n'ont pratiquement pas commencé leur saison (Motta, Sissoko, Lavezzi - et j'ajoute 50% de Pastore dans cette liste, même si ici les dommages sont psychologiques), et des joueurs de banc extrêmement précieux (Nene, Hoarau, Bodmer qui revient tout juste). Début novembre, on n'a toujours pas vu le si prometteur trident Matuidi - Verratti - Sissoko, on ne sait toujours pas si et comment Verratti peut jouer avec Motta, on ne sait toujours pas si Lavezzi est meilleur avec Menez ou Gameiro en pointe, ni s'il peut jouer arrière gauche contre les petites équipes de L1, et on ne sait toujours pas si Pastore peut faire un troisième milieu crédible pour dégager une place d'attaquant afin de ne pas laisser Falcao sur le banc à partir de janvier prochain.

Ce samedi, j'aimerais voir Pastore au milieu avec les indispensables Verratti et Matuidi, et Zlatan en 10 derrière un duo d'attaque Menez / Gam.

C'est sûr que le niveau du championnat Portugais est infiniment plus élevé que la L1...   

Ce que je veux dire, c'est qu'il existe très certainement une grande différence de niveau entre Paris et Troyes ou même Nancy. Comme il existe une grande différence de niveau entre Porto et Beira Mar ou Chelsea et Reading. Toutes ces équipes enchaînent des chocs et des matches pièges (car Nancy est un match piège).
L'herbe n'est pas forcément beaucoup plus verte ailleurs.

Bah c'est vrai que l'exemple de Porto semble réfuter ce que je disais, mais d'une part cette équipe est vraiment très à part sur la scène européenne, il est donc difficile de la prendre en exemple ; d'autre part et de toute façon, les performances européennes de Porto sont certes très bonnes, mais tout de même un gros cran en dessous de ce qui est explicitement visé (et financé) par le PSG, à savoir figurer à terme parmi les ténors.

Je pensais bien sûr prioritairement aux équipes anglaises, italiennes et espagnoles. Le Bayern, qui évolue dans un championnat grosso merdo comparable au notre (enfin il me semble), serait peut-être un meilleur motif d'espoir pour nous. Atteindre ce niveau là et s'y maintenir serait déjà quelque chose de fabuleux je trouve. Mais le Bayern possède aussi quelques atouts qui nous font défaut pour le moment - l'identité énorme du club n'étant pas le dernier.

Enfin, soyons clairs, je n'ai formulé qu'une simple inquiétude, pas une certitude et encore moins un pronostic.

Match parfaitement maîtrisé.

Ma petite inquiétude : on a joué beaucoup de matches dans ce genre là depuis le début de la saison (la plupart en fait), à savoir : gestion tranquille de l'adversaire, ni trop ni pas assez, ce qu'il faut pour gagner sans se blesser ou trop se fatiguer. Ok, mais ça sous-entend que lorsque la qualité de l'adversité augmente sensiblement, on soit capables de jouer "pour de vrai", à 100% de concentration / implication / impact / vitesse. Or, la seule occasion qui s'est présentée (Porto), on a joué ... sur ce même rythme pépère, et on a forcément été surclassés. Comme si ce rythme tranquille n'était donc pas l'effet d'un choix et d'une maîtrise, mais d'une impuissance à jouer plus fort.

Evidemment, on a encore tout le temps de construire l'équipe qui sera capable (mentalement) de se dépouiller dans les grands matches. Une qualif en 8èmes de C1 me suffirait amplement cette année, si l'équipe continue à progresser. J'ai le temps, je savoure ... Mais voilà, c'était ma petite inquiétude à l'arrivée du Qatar, et j'aimerais pas la voir se confirmer : vu le décalage de niveau entre notre effectif et la L1, on risque de s'habituer à gagner sur un rythme très bas le week-end, et d'être tout désorientés le mercredi lorsqu'il faudra aller au charbon - et en fait, d'en être incapables, par simple manque de repères psychologiques dans les grands matches. D'après ce principe, une équipe plus faible techniquement que la nôtre dans l'absolu mais habituée depuis des années à jouer régulièrement de grosses écuries en championnat nous serait supérieure lors d'une rencontre de C1. J'espère que cette inquiétude ne se confirmera pas. 

Le problème avec notre équipe est d'ordre purement psychologique : une certaine nonchalance générale. Avec 3 ou 4 joueurs de caractère sur le terrain, on n'aurait pas ce problème. Il y en a 3 dans l'effectif (Zlatan, Motta et Lavezzi - qui a été recruté pour ça à mon avis, il doit y avoir 15 millions pour sa technique et 15 pour sa gnaque dans son prix), 2 n'ont pas encore commencé leur saison ... Pas simple. Avec ces 3 là + un Cole par exemple (grosse rumeur pour le mercato d'hiver), je pense qu'on verrait bien plus de mouvement et d'envie dans le jeu.