. Bah mince alors, il y a de ces topics sur ce forum
... Dire qu’avec Markosup on a régulièrement la même conversation, et que je la termine à chaque fois par :
Mais qu’est-ce tu t’en fous ? Balances-y donc tous ces vieux messages à la c... ! Et bien pourtant ça me fait plaisir de le retrouver celui-ci. Je l’avais totalement oublié
.
Oh, le concept de
« con de derrière » reste vivace, et on en reparle souvent aux abords du Parc, mais je ne me souvenais plus que je vous avais raconté cette histoire
. Ceci dit, Tramb a raison, il est plus que temps de la clore une fois pour toute, histoire de ne pas passer pour quelqu’un qui ne finit pas ce qu’il commence
.
Seulement voilà, il y a un gros problème. Non pas que j’ai oublié ce qui s’est ensuivi, ou que je ne souhaite pas vous raconter ces évènements terribles
... Non, le truc c’est que vous ne voudrez pas me croire
. Je vais vous narrer la fin du
Con De Derrière, la tragique disparition de ce spécimen rare, mais l’histoire est tellement belle que vous refuserez d’y adhérer. Et pourtant, tout ce qui va suivre s’est réellement passé, Thibaut pourra m’en être témoin
.
Tout d’abord, revenons quelques années en arrière. Fraîchement débarqué en tribune K bleue basse, nous sommes assailli par un sinistre personnage
. Ses remarques anti-parisiennes, ses critiques ininterrompues et stupides pleuvent sans fin dans notre dos... Bref, le
Con de Derrière (ou CDD) nous gâche nos soirées
. Mais, au bout de 2 ans, nous parvenons à lui faire passer LE message : on peut rendre son abonnement avant la fin septembre si on est insatisfait. Or le
de Vahid an 1 débute affreusement mal. Sorin est blessé, Heinze veut partir et on ne gagne jamais
. Le CDD semble alors prêt à rendre son abo, et Thibaut, Pokette et moi-même vivons dans le doute, attendant de voir si notre boulet reviendra ou non au Parc
...
Contre
, la tension est à son comble, et le stress nous ronge les entrailles
. Le match débute, et pas de trace du CDD. Pourtant, sa place est occupée par un vieux à casquette, au visage vaguement familier
. Le patriarche semble connu de la clique du
Con de Derrière, et se montre digne de celui qu’il remplace. Nous apprendrons la vérité plus tard : le CDD avait refilé son abonnement à son père
! Or, dans ce cas tout au moins, il semble malheureusement que la connerie ait été génétique
.
Bien sûr, les mots ne sont pas exactement les mêmes, mais le fond lui n’a pas changé. Les joueurs parisiens
manquent d’allant , alors que nos adversaires
taquinent le cuir . Létizi ne fait que
des arrêts heureux, alors que le goal d’en face
illumine la rencontre de sa classe à chaque fois que la balle frappe le poteau gauche alors qu’il avait plongé à droite
. Bref, le père du CDD est un insatisfait chronique. Un boulet
.
Sauf qu’un détail change tout... Lui au moins, il ne se prenait pas pour un supporter du
! Alors bon, dans ce cas, pourquoi ne pas critiquer
. Contrairement à son abomination de fils, il ne s’engageait pas, en endossant le statut de supporter, à aider le kloupe. Donc après, si le gars a de la m..rde dans les yeux, c’est son problème
. Ca agace, mais bon, on s’y fait
. Restait à savoir si le pater allait rester, ou si son fiston ne lui avait prêté son abonnement que pour un soir
.
Les premières fois, on a fait attention. On vérifiait, match après match, guettant la réapparition du
Con de Derrière . Mais au fur et à mesure, je dois l’avouer, nous avons baissé notre garde
. Le gars restait loin de la tribune K
... Une routine s’établissait, et lentement le CDD quittait nos préoccupations. Bref, nous profitions enfin du
. Et nous en profitions d’autant plus que dès que notre
Con de Derrière eut cédé sa place, le Kloupe s’était mis à gagner
! Coïncidence ? Quoi qu’il en soit, le premier hiver de Vahid nous voyait remonter sûrement au classement, et l’avenir s’annonçait radieux
.
Nous n’avions pas encore réalisé le pouvoir du CDD...
Mais un soir d’hiver, glauque à souhait, il fallu bien se rendre à l’évidence : le CDD était plus fort que nous ne pouvions l’imaginer
. Plus fort que nous, en tout cas
.
Il revint
. Alors que nous n’y prêtions plus garde, il fit son retour, dans notre dos. Alors que nos défenses étaient abaissées, il frappa, sans prévenir, et avec la dernière cruauté
. Le cauchemar prenait forme. Notre cauchemar s’éveilla sous nos yeux, et c’est impuissants que nous assistions à son triomphe
...
Et voilà, je reviens et on joue comme des m...Je me tournais vers Thibaut :
- T’as pas entendu quelque chose ?
- Non... J’ai cru à un moment, mais non...C’est vrai qu’on jouait comme des quiches en plus
. Ca me gêne de l’avouer, mais vraiment, ce soir là, on a été super nuls. Et qu’est-ce qu’il faisait froid !
Oh bah on va s’en prendre un deuxième, c’est sûr, à chaque fois que je venais on paumait, alors là, je reviens, on va s’en prendre un deuxième...Cette fois, c’est Thibaut qui m’a interpellé :
- Arno, je crois qu’on a un souci ...
- Bah oui, je te le confirme, on joue mal, en plus on est mené 0-1, et comme c’est un match de coupe bah...
- Non, c’est pas ça... Il est revenu !
- ...
- ...
- ... Oh mon Dieu !0-1, un froid polaire, une ambiance catastrophique, le
qui jouait aussi mal que possible, et l’autre était de retour
!
Ben ça y est, 0-2, c’est lamentable ! Oh bah là c’est fini pour cette saison, on est trop mauvais, le championnat on est remonté mais c’était que de la chatte, on va redescendre aussi vite, je vous le dis. De toutes façons c’était pas la peine d’espérer, à chaque fois que je suis au Parc on se fait laminer et ...La vérité nous inondait, d’un seul coup. En plus d’être le pire des cons,
le CDD était aussi un chat noir ! Voilà quelle était la véritable force du
Con de derrière. Sa seule présence suffisait à faire déjouer le
, lui donnant par le même coup raison dans ses critiques, qui faisaient déjouer le
, qui lui donnait raison etc.
Un match affreux
. On a vécu là avec Thibaut un match affreux, pire que tout. Voir Paris perdre n’est jamais agréable. Le voir perdre en jouant mal, c’est encore plus dur
. Mais là, en plus on se faisait éliminer, on se caillait comme jamais, le Parc sonnait creux, l’autre buse en rajoutait encore, encore, et... Et moi j’en aurais chialé de rage
. Ou alors je lui aurais bien fracassé le crâne contre la rambarde à ce
.
On est resté. Avec Thibaut on est resté alors que franchement je me serais bien barré. Pour une fois j’ai vraiment eu envie de me casser vite, et loin. J’étais dégoûté
. On va pas se mentir, avec Thibaut on ne poussait plus
. Personne ne poussait plus
. Sauf le
Con de derière. Lui, il vivait son jour de gloire. Depuis des années qu’il traitait le
d’équipe de nuls, de bons à rien, là vraiment il récoltait au centuple. Et il prenait son pied
. Ne me demandez pas d’expliquer comment un gars qui se dit supporter parisien peut apprécier un tel moment, tout ce que je peux vous dire c’est que s’il n’avait pas fait aussi froid, le gars se serait volontiers tirlipoté dans mon dos
. Mais bon, on est resté quand même, je me souviens, c’est Thibaut qui m’en a convaincu. Non pas parce qu’on y croyait, mais parce qu’il fallait vivre ça jusqu’au bout, comme les joueurs. Les accompagner jusqu’au fond du trou. De toutes manières, il n’y avait rien d’autre à faire
.
Le CDD, lui, est parti. En se foutant de nos gueules en plus. Mais on était plus à ça prêt
. Il nous restait encore quoi ? Cinq minutes à en chier, ça en faisait 85 que ça durait, alors bon. On relativisait
.
Sauf qu’une minute plus tard, Heinze a marqué sur coup-franc
...
Oui...
OUI !Cet abruti de
Con de derrière s’est barré à 0-2, lors du match
-
que l’on a gagné en marquant 3 fois après la 88ème minute
!
Il l’a fait
!
Ce qui restera comme le match le plus dingue de l’année, ce pauvre con l’a quitté juste avant que le sort ne tourne en notre faveur
! Môssieur naze
!
Et le pire dans cette histoire, c’est qu’on en a parlé avec ses copains dès le match suivant, et voilà ce qu’ils nous ont raconté :
Ce couillon est sorti du Parc, et juste à ce moment là, Heinze a marqué. Seulement une fois dehors, on ne rerentre plus
! Et cet imbécile a vécu la fin du match derrière les grilles, marchant vers sa voiture, pendant que nous passions l’un de nos meilleurs moments dans ce stade mythique
! La furia, la rage, la joie et les hurlements, il les a entendus à la radio, après s’être gelé une heure et demie
!
Il avait oublié le détail qui tue, à son tour
...
Quand un chat noir s’en va, il emporte la malchance avec lui. Dès qu’il nous eut quitté, le
s’était mis à refaire surface, pour finalement se qualifier... Paris était en route vers son titre, sa première coupe de France depuis 6 ans
.
Jamais je n’avais eu la certitude que notre ferveur, et notre fidélité seraient récompensées avant ce soir là. Depuis, je ne doute plus
. Ceux qui tiennent bon recueilleront un jour toute la joie qu’ils méritent. Ne lâchons pas, jamais ! Nous en profiterons, après cette soirée, je peux vous le promettre
. J’en ai eu la preuve.
Oh, j’oubliais
... Le
Con De Derrière n’est jamais revenu au Parc après ce match.
Arno P-E, qui trouve que les histoires vraies sont les plus belles de toutes
.
PS : Merci Tramb pour ce petit retour en arrière bien sympa
!