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Auteur Fil de discussion: Drame du 23 nov : déconstruisons les amalgames douteux  (Lu 4258 fois)
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Robur
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« le: 03 Décembre 2006 à 15:04:34 »

A chaud après le drame, j'appelais (je m'appelais ?) à ne pas faire d'amalgames douteux et à laisser la justice enquêter quant à ce que je qualifiais de "fait divers".
C'était le 23 novembre.
Une semaine après, j'y vois un peu plus clair.
Et je comprends mieux pourquoi j'étais gêné d'écrire ce message : en écartant les circonstances (la ratonnade) pour ne retenir que la mort d'un supporter, implicitement je banalisai la question du hooliganisme.  Rougir

Un amalgame...
Aujourd'hui, je reprends mon injonction d'éviter les amalgames, mais plus clairement. Mon sentiment est le suivant : il y a amalgame entre deux affaires différentes :
1 - "le hooliganisme"
le foot en général - et le PSG en particulier - abrite des individus qui agissent hors la loi et de manière honteuse. On peut les appeler hooligans si l'on veut. Jusqu'à présent, la prise a bras le corps de ce problème n'a pas été la priorité de nos gouvernements, ni de la LNF, ni de la Mairie de Paris, ni même des différentes direction du PSG - à l'exception de la période Graille.
2 - l'homocide d'un supporter par un policier
lors d'une ratonnade, un supporter est tué par un policier. Les cas de ratonnades sont malheureusement une habitude (cf. point 1). Leur caractère est donc - tout aussi malheureusement - non exceptionnel. Et quelque soit les mesures prises par la police, cela n'a jamais conduit à une mort.


...bien arrangeant ?
Ces deux faits sont graves.
Mais si l'un découle de l'existence de l'autre, leur survenue n'implique pourtant pas les mêmes responsabilités, les mêmes raisons.
Le hooliganisme (dans le foot) est une affaire de société.
L’homicide d'un supporter est un fait divers, dans cette affaire de société !
D'ailleurs, l'actualité ne nous trompe pas : la classe politique prend prétexte de l'un (l’homicide) pour mieux se saisir de l'autre question (le hooliganisme) et ainsi se laver les mains de toute responsabilité (quant aux circonstances ayant conduit à cet homicide). En retraduisant le discours ambiant, voilà ce qu'on nous dit : il n'y a pas de passé, l’homicide marque l'an 0 du hooliganisme, et toute notre classe politique s'en saisit courageusement.

Or hooliganisme et homicide sont deux affaires qui ne sont pas de même degré : l'un est inclus dans l'autre ! On ne peut pas les comprendre ni les traiter au même plan !
Regardons ça de plus prêt.

Le hooliganisme : une dimension politique
L'existence du hooliganisme interroge la manière dont la société prend en charge (ou pas) ce problème, avec quels résultats. C'est donc une question d'ordre politique  qui implique la responsabilité morale de notre gouvernement et de ses représentants (préfet, police, rg...), de notre assemblée, de la mairie de Paris, de la justice, de la LNF, du PSG, des associations et même des individus (comme le dit Arno P-E, libre à chacun de ne pas cautionner "les fachos" en allant à Boulogne) quant à l'existence même du hooliganisme et à la manière dont on en tolère la présence et les effets. C'est une question publique à laquelle nous sommes tous concernées en tant que citoyen.

L’homicide, une dimension judiciaire.
L’homicide est une des conséquences concrète du hooliganisme. Il interroge la responsabilité pénale des différentes parties impliquées dans le cadre de la loi ! C'est une question de justice qui déterminera les responsabilités de chacun. Il faudrait souhaiter que dans ce cadre, le dispositif de sécurité soit évalué, et pas uniquement la simple responsabilité du policier incriminé.

Quel lien entre ces deux dimensions ?
Par ailleurs - ce qui fait lien - l'évaluation de la situation devrait permettre de comprendre et mettre en valeur les insuffisances - ou pas - des dispositifs de sécurité mis en place jusqu'à présent et ayant conduit à cet homicide. Soit, dans le cadre de la loi, quelle tolérance a et a-t-on eu avec les hooligans ?
Dis autrement :
y'a-t-il eu des fautes ce soir là dans l'évaluation des besoins en sécurité pour ce match conduisant à des ratonnades non stoppées ?
Est-ce que le dispositif de sécurité tolérait jusqu'à présent ces "ratonnades" tant que ça reste canalisé ?
Plus indirectement, est-ce que l'état a mis en oeuvre tous les moyens à disposition pour contenir les individus à risque ?

Or j'ai bien l'impression que depuis une semaine, nous assistons à un amalgame entre la dimension poliitque et la dimension judiciaire de l'affaire. Amalgame qui ne permet pas de penser sereinement les différentes responsabilités concernées et donc de penser les "justes" mesures à prendre contre le hooliganisme... et pas contre d'autres personnes.

Arno P-E au moment du drame a proposé de séparer l’homicide du fait sportif en deux topiques différents. Je crois qu'aujourd'hui il faudrait faire la même chose avec ces deux dimensions.
C'est donc à un exercice de séparation que je vous propose de vous livrer.

Un double enjeu à penser justement
Il s'agit bien, pour chacun de ces cas, de comprendre pourquoi cela se passe, de définir la zone de responsabilités des différentes parties prenantes et de proposer/mettre en oeuvre des mesures justes et efficaces pour chacun de ces points.
Pourquoi ?
Pour ne pas être dupe quant aux couleuvres qu'on veut nous faire avaler (car j'en sens venir : ne pas interroger les responsabilités de l'état, de la préfecture, le laxisme avec le hooliganisme... et je ne parle pas des "mesures d'exception" - donc contre le droit - qui vont venir).
Pour agir au plus prêt de ce qui nous paraît juste à notre niveau : suivre les asso, aller au stade, boycotter, etc.
Exercice indispensable qui ne peut se faire correctement qu'en séparant les deux cas - ce que ne font pas, à mon sens, ni les politiques, ni les journalistes.

Je vous propose donc de répondre à ces questions :

1 – L’homicide du jeune Julien - dimension judiciaire
- Quels sont les faits ? (rappel des faits vous paraissant pertinents et étayant la suite de vos réponses)
- Quelles sont les responsabilités en jeu (police, état, justice, assoc, club, supporters, policier, LNF...) ?
- Que faudrait-il faire pour que ça ne se reproduise plus ?
Ou du moins, de qui est-ce le ressort ?

2 - Le hooliganisme (insultes, ratonnades, saluts nazi, bastons...) - dimension politique
- Quels sont les faits ? (rappel des faits vous paraissant pertinant et étayant la suite de vos réponses)
- Quelles sont les responsabilités en jeu, passées et actuelles (police, état, justice, assoc, club, supporters, policier, LNF...) ?
- Que faudrait-il faire pour que ça ne se reproduise plus ?
Ou du moins, de qui est-ce le ressort ?

3 - En se servant de cette grille de lecture (responsabilité politique, responsabilité judiciaire), que pensez-vous :
-  des mesures prises (report du match à toulouse, fermeture de Boulogne Bas) jusqu'à présent ?
- de celles qui sont proposées (revoir le rôle des asso, interdiction préventive de stade...) ?
- du positionnement du gouvernement et de la Mairie de Paris ?
- des réactions des assos (appel à manif, à boycotter le match,autres...) ?
Tout cela se justifie-t-il (ou pas) dans quel registre : politique et/judiciaire ? Avec quelles conséquences (politiques notamment).

Bon, en espérant que mon propos soit clair.
Rob
« Dernière édition: 04 Décembre 2006 à 10:53:48 par Robur » Journalisée

satanas
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« Répondre #1 le: 04 Décembre 2006 à 10:39:54 »

Le meurtre, une dimension judiciaire.
Le meurtre est une des conséquences concrête du hooliganisme. Il interroge la responsabilité pénale des différentes parties impliquées dans le cadre de la loi ! C'est une question de justice qui déterminera les responsabilités de chacun. Il faudrait souhaiter que dans ce cadre, le dispositif de sécurité soit évalué, et pas uniquement la simple responsabilité du policier incriminé.
Justement à ce propos d'amalgame, ce serait bien de cesser de parler de meurtre pour reprendre à la place un terme moins connoté comme homicide involontaire. (fait avéré)
Le meurtre implique souvent un caractère prémédité et particulièrement sordide alors que dans le cas présent, tout le monde s'accorde à dire que la balle n'était pas destinée à Julien.

Le reste, on verra plus tard Sourire
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Robur
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« Répondre #2 le: 04 Décembre 2006 à 10:44:09 »

Merci Satanas,

tu as raison, je m'étais fait la réflexion en écrivant que l'emploi du mot meurtre était sûrement impropre.
Mais par flemme je suppose je ne me suis pas penché plus avant sur la question.
Je plaide coupable et modifie aussi sec.

Rob qui s'excuse pour le ton a priori un peu scolaire du billet... c'est en forgeant qu'on devient forgeron !  Oui oui

PS : "le reste" n'est donc pas pensable à l'heure actuelle ?  Question
« Dernière édition: 04 Décembre 2006 à 11:24:42 par Robur » Journalisée

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