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« le: 24 Juin 2011 à 00:22:35 » |
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Pour changer un peu, j'ai décidé cette année de lancer une rubrique "J'aime - J'aime pas" (ou Jajap) sur le site. Dans l'idéal, il y aura un texte par semaine, si j'arrive à tenir le rythme. Et pour chaque thème, une oeuvre différente servira d'illustration. Si j'ai la motivation, et le temps, j'essayerai de vous expliquer ce qui a motivé mon choix ici. Pour le premier Jajap, j'ai choisi un tableau de Warhol. Parce que le pop art c'est chouette, déjà, et ensuite parce que c'est une forme d'art qui s'est ouvertement intéressé à l'aspect financier des oeuvres. Warhol revendiquait le côté commercial de son travail, expliquant qu'il avait choisi la sérigraphie parce que ça lui permettait de reproduire et multiplier les tableaux rapidement... et les sources de revenu en même temps. L'idée de consommation, mais aussi de fric pour le fric est très présente dans le mouvement pop art. D'où le choix.
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« Dernière édition: 24 Juin 2011 à 00:38:41 par Arno P-E »
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« Répondre #1 le: 24 Juin 2011 à 00:33:21 » |
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Pour le deuxième Jajap, j'ai pris la Chasse au Lion, de Delacroix. C'est en fait une esquisse que l'on peut voir au musée d'Orsay. Le vrai tableau était à Bordeaux mais il a été abimé dans un incendie. Voici le commentaire de l'oeuvre, sur l'excellent site du M.O : http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire/commentaire_id/chasse-aux-lions-191.html?no_cache=1Pourquoi cette esquisse ? Pour plusieurs raisons. Déjà parce que ça parle d'un lion... et que Leo, c'est le lion. Ensuite, c'est une toile pleine de couleurs, de mouvements, de vitesse et de flou. En fait, on n'y voit rien, mais c'est très beau. Et c'est un peu l'idée que je me fais du en général, et encore plus avec la folie qui y règne depuis quelques semaines. Leonardo, un lion que l'on chasse au milieu d'un tourbillon coloré de folles rumeurs. C'est pas mal, non ?
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« Dernière édition: 24 Juin 2011 à 00:36:54 par Arno P-E »
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« Répondre #2 le: 02 Juillet 2011 à 00:33:39 » |
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Cette semaine, c'est Saint Martin partageant son manteau, de Antoon Van Dyck Jusqu'au siècle dernier, Saint Martin était très populaire en France. Alors qu'il servait l'armée romaine du côté d'Amiens, Martin voit un mendiant qui meurt de froid et décide le lui donner la moitié de son manteau. C'est cette scène dite de "charité" qui est représentée dans l'oeuvre de Van Dyck. Plusieurs détails à relever dans cette peinture : - les couleurs : le manteau est rouge, c'est la seule couleur chaude du tableau. On a droit au cliché du cheval blanc pour le Saint, qui symbolise évidemment la pureté. - Martin est encore très jeune, c'est conforme à la légende. En revanche il n'a absolument pas une tenue conforme à celle d'un soldat romain. De même, les décors n'ont rien de réalistes. C'est habituel à la Renaissance : on adapte les tenues aux modes du moment (l'armure est très belle d'ailleurs) et les ruines "antiques" sont un motif prisé à l'époque. - le mendiant est plutôt baraqué pour un crève la faim. Sa posture, sa musculature font penser à certaines oeuvres de Michel Ange. Pourquoi ne pas avoir choisi deux mendiants aussi moches que celui de droite. Je n'en sais rien . Une possibilité c'est que le peintre n'ait pas voulu avoir de problèmes : la nuit qui suit la charité, Martin rêve et lors de ce songe Jésus lui apparaît revêtu du demi-manteau. Donc le mendiant et Jésus sont plus ou moins associés, peut-être que du coup Van Dyck ne voulait pas qu'on lui reproche de représenter un mendiant trop laid. Ou alors c'est simplement un parti pris esthétique. Si quelqu'un a des connaissances plus pointues en Histoire des Arts, son interprétation m'intéresse. Mais pourquoi ce tableau ? Parce que vu ce que coûtent les maillots du , il serait de bon ton que l'on en divise le prix par deux, bien sûr. Dernière anecdote à propos de Saint Martin : il est toujours fêté en Allemagne, puisque la Saint Martin marque l'ouverture des célébrations du carnaval. Mais plus personne ne sait quelle est la date de sa fête en France. Elle a disparu du calendrier il y a près de 100 ans chez nous, mais pas outre Rhin. Celui qui trouve pourquoi gagne toute mon estime, mais pas la moitié de mon manteau, ce serait pas pratique.
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« Répondre #3 le: 02 Juillet 2011 à 11:31:13 » |
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La Saint Martin a disparu des calendriers français car c'est le 11 Novembre, jour de l'armistice de la guerre 14/18. Je sais pas s'il y a un rapport avec le fait que les Allemands la fête particulièrement ...
Bon ok c'est facile pour moi je m'appelle Martin ^^
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« Répondre #4 le: 09 Juillet 2011 à 10:35:10 » |
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Bien vu Jay-Jay ! La saint Martin tombant le 11/11, en France il y a depuis 1918 d'autres choses à fêter, ou plutôt commémorer. En Allemagne, le carnaval est plus ou moins suivi selon les régions mais quand on pose la question à un habitant de Cologne par exemple, alors là le 11 novembre ne lui évoque en rien la guerre 14-18 : c'est la Saint-Martin et le début de la période du carnaval, et rien d'autre . Pour cette semaine, {L'Allégorie de la simulation}, de Lorenzo Lippi. Une allégorie, c'est la représentation par une figure humaine d'un sentiment, d'une qualité, voire d'un pays ou d'un objet. La plus connue est peut-être l'allégorie de la justice : cette femme aux yeux bandés qui tient un glaive et une balance. Ici, la femme peinte par Lippi porte un masque d'acteur. Au XVIe siècle (et presque jusqu'au XXe) être acteur était très mal vu. Ce sont des gens dont le métier est de mentir, de travestir leur personnalité, bref, de simuler. C'est en total désaccord avec les valeurs chrétiennes de l'époque. Dans l'autre main, cette belle jeune femme tient un fruit : une grenade. Fruit très différent à l'extérieur et à l'intérieur. Cette femme symbolise, ou plutôt incarne donc la simulation. Simulation que Leonardo a dû utiliser lors de sa conférence de presse où, pour moi, il a raconté n'importe quoi . D'où le choix de cette peinture. Peut-être certains se souviennent-ils du dernier match de Leo au PSG ? Ce PSG - Steaua Bucarest de légende, à la fin du quel interrogé par TF1 le Brésilien avait expliqué qu'il adorait Paris, qu'il ne savait pas ce qu'il allait faire la saison prochaine etc . Avant de partir pour Milan dès le lendemain ... Pour revenir sur l’œuvre en elle-même, ce qui me semble intéressant c'est : - le regard de la jeune fille. Elle regarde droit vers le spectateur, soutient sans gêne notre scrutation. Elle ne baissera pas les yeux, et pour cause ! On est à la limite de l'effronterie, il y a quelque chose de terrible dans cette figure de la simulation qui n'a pas de remords. - le contraste très violent entre la lumière projetée sur la figure et le corps de cette très belle femme, et le fond du tableau, très sombre. En bas du tableau aussi, il y a une raie noire (bord de table ?). Peut-être pour associer simulation à dissimulation. On montre des choses trop évidentes, et fausses, pour en cacher de plus complexes, dans l'ombre. A la manière des prestidigitateurs qui agitent la main droite sous les spots, pour que l'on oublie de surveiller la gauche, derrière le dos. Quant à savoir ce que Leonardo garde dans l'ombre... eh bien nous le découvrirons peut-être dans les semaines qui viennent . Une rapide analyse sur le site du musée d'Angers : http://musees.angers.fr/accueil/uvres-choisies/musee-des-beaux-arts/lippi-allegorie-de-la-simulation/
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« Dernière édition: 09 Juillet 2011 à 10:37:58 par Arno P-E »
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« Répondre #5 le: 19 Juillet 2011 à 10:03:24 » |
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Alors, pourquoi ce tableau de Boudin la Plage à Trouville pour illustrer un article sur les matches amicaux du PSG ? Mais parce que les matches amicaux, c'est les vacances ! On est toujours à la plage, chez tata Martine, en pleine randonnée quand le affronte le Slotan Zobrodiv. Et ce tableau de Boudin, il évoque le XIXe siècle, et ces premiers bourgeois qui partaient en train se reposer l'été sur les côtes de la Manche. Le début des vacances, mais uniquement pour les plus riches bien sûr . Pour les ouvriers, il faudra attendre 1936 et le Front Populaire. Pour l'anecdote, Eugène Boudin est le "maître" de Monet. Il lui a appris à peindre en extérieur, directement "sur le motif". La plage de Trouville a donc été réalisée à Trouville. Auparavant, à part quelques aquarelles, les artistes ne peignaient qu'en atelier. Ils réalisaient des esquisses du paysage choisi mais ne le mettaient en couleur qu'une fois rentrés chez eux. Tout simplement parce que la peinture en tubes n'existait pas ! Il n'y avait que des pigments, sous forme de poudres, que l'on mélangeait au dernier moment avec de l'oeuf, ou, plus tard, avec de l'huile. Or, un coup de vent et les pigments s'envolaient de la palette : impossible donc d'aller peindre sur une plage .
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« Répondre #6 le: 19 Juillet 2011 à 13:49:16 » |
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intéressant, tu fais plaisir arno Que devient masta? Il est parti en vacances a tumbuktu ou quoi?
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« Répondre #7 le: 19 Juillet 2011 à 17:16:20 » |
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Merci pour le compliment Tony. Je crois que Maître Indy est très pris par la construction de a future maison .
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« Répondre #8 le: 26 Juillet 2011 à 09:06:21 » |
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Cette semaine, les Trois Grâces. En recrutant trois joueurs le même jour, le PSG a frappé fort sur le marché des transferts. Et puis Bisevac, Ménez et Matuidi ne sont pas n'importe qui . On a avec le Serbe un relais du coach dans le groupe, un défenseur central connu, voulu, demandé. C'est très rassurant. Comme Tiéné il devrait tenir la route. Ménez, c'est un pari, mais ça peut donner un truc intéressant. Matuidi est international et c'était la poutre du milieu de terrain de Saint-Etienne. Bref, nos 3 recrues sont un peu comme les 3 Grâces . Ces femmes sont supposées représenter la beauté, la sensualité. Elles accompagnaient Vénus, c'est une sorte d'idéal féminin . Cette oeuvre prouve d'ailleurs qu'au IIe siècle après J-C, on n'aimait ni les anorexiques, ni les poitrines siliconées. Ce trio d'une grande sensualité est devenu un motif classique dans l'art. En fait il tenait lieu de bonne excuse : en disant qu'il créait une oeuvre classique de la mythologie gréco-romaine, le sculpteur pouvait se permettre de représenter des femmes nues et enlacées. Le seul truc digne d'être représenté quand on y pense . Ce qui était a priori indécent passait comme une lettre à la poste sous couvert d'oeuvre intellectuelle . Il faut dire que la pose est d'une grande sensualité. La composition donne l'impression que l'on voit la même femme, mais sous trois angles différents et d'un seul coup d'oeil. Cette statue est exposée au Louvre, dans la salle dite des Caryatides. Elle est magnifique. Espérons que comme elles, notre trio Bisevac - Ménez - Matuidi fera encore baver les spectateurs dans près de deux mille ans !
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« Dernière édition: 26 Juillet 2011 à 09:08:00 par Arno P-E »
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« Répondre #9 le: 04 Août 2011 à 08:38:28 » |
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Pour la reprise de la L1, Phaeton conduisant le char du soleil. Je cherchais une oeuvre exprimant une idée de renouveau. Apollon était dans la mythologie grecque le dieu chargé de conduire le soleil tout au long de la journée. Donc l'idée d'aube, de lever de soleil, ça me paraissait bien. Là, ce n'est pas Apollon, mais son fils Phaeton qui conduit le char. En fait Paheton est un demi-dieu, sa mère était humaine. Pour lui prouver que son père est bien Apollon, la mère de Phaeton lui demande d'aller parler au dieu et de lui demander de lui accorder un voeu. Et que demande Phaeton, en bon adolescent ? " Papa, tu peux me prêter les clefs de la voiture ?" Sauf que comme Apollon avait promis avant d'entendre ce que son fils avait à demander, il a dû accepter. Et là, patatras, les chevaux sentent que le conducteur n'a pas l'habitude, Phaeton flippe sa race quand il passe entre les constellations du Lion et du Cancer, du coup il lâche les rênes et tombe comme une merde. Le soleil descend trop près de la terre et en brûle la surface, les rivières s'assèchent, les déserts se créent et Apollon doit reprendre les choses en main au dernier moment. J'ai trouvé que le côté renouveau du lever de soleil, auquel se greffe l'idée de conduire un char très difficile à manoeuvrer sur un long parcours périlleux, ça collait pas mal à ce qui attend le PSG en ce début de saison.
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« Répondre #10 le: 04 Août 2011 à 10:07:13 » |
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Bien vu arnaud si kombouare se casse la gueule, Leonardo reprendra egalement les choses en main.
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« Répondre #11 le: 15 Août 2011 à 12:19:45 » |
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Pour cette semaine, la "Vision du Sermon" de Gauguin. Je savais que Gauguin avait eu une période "Bretagne", et en cherchant une toile de cette école dite de Pont-Aven, je suis tombé sur cette oeuvre. Elle couple à la fois l'idée de Bretagne et de lutte, ce qui correspondait exactement à mon Jajap. Pour l'anecdote, cette toile représente la sortie du église bretonne. Les femmes, fidèles ont alors une vision : elles aperçoivent Jacob luttant avec l'ange, cet épisode de la Bible dont le prêtre venait de leur parler. Certaines sont en prière, et ferment les yeux, elles ont donc une vision "rêvée" du sermon mais d'autres ont les yeux ouverts... mais l'herbe broutée par la vache est rouge, et la taille, l'inclinaison des deux lutteurs ne correspondent pas vraiment à ce à quoi elles devraient ressembler dans la réalité. On a deux mondes distincts, au premier plan les Bretonnes, et au second plan l'ange et Jacob. La séparation, c'est l'arbre. Cette toile impressionne par le choix de ce rouge, incroyable, et l'atmosphère de piété qui émane de l'ensemble. Pour comparer, Rembrandt a lui aussi peint cet épisode de la lutte de Jacob et de l'ange : http://www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/rembrandt/luttedejacobaveclange.htm
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« Répondre #12 le: 08 Septembre 2011 à 12:03:22 » |
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Cette semaine, Claude Gellée, dit "le Lorrain", et son Port de mer, effet de brume (le départ d'Ulysse). J'ai choisi ce tableau parce qu'il représente LE voyage : Ulysse part combattre Troyes et ne sait pas tous les ennuis qui l'attendent. Le Lorrain est un peintre français qui a vécu une grande partie de sa vie en Italie. Il se spécialisera dans les tableaux représentant des ports au soleil couchant ou levant, et des scènes de campagne. Il y a souvent un thème classique dans ses oeuvres, et des références au monde antique (Divinités, héros, etc.). Ses ports sont étranges car imaginaires, mais composés de bâtiments existants : on voit des enfilades de temples/châteaux que le peintre avait repéré lors de ses voyages, mais il les replace donnant directement sur l'eau, un peu comme à Venise, pour créer des villes imaginaires. Ca donne souvent une impression étrange de mélancolie. Ici, il renforce ce sentiment en plongeant son port dans la brume, sans doute pour donner une image de départ vers l'inconnu. Comme d'habitude, la recherche de la vérité historique est absente : Ulysse n'a pas pu emprunter des navires de ce type, inventés près de 2000 ans après sa mort. Même si cela nous paraît étrange, c'est coutumier de la peinture de cette époque : de même les héros de l'antiquité se retrouvent bien souvent habillé à la mode de la renaissance... En revanche je crois que les montagnes en arrière plan sont assez inhabituelles chez le Lorrain.
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« Répondre #13 le: 08 Mars 2012 à 16:52:03 » |
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Le fil est abandonné ? ou les illustrations sont devenues random?
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