Bonsoir à tous.
Sur ce dossier, je crois que nous avons tous été trop naifs une fois encore, moi en tête.
Il va falloir que l'on apprenne doucement que les joueurs des années 2000 ne sont plus les joueurs des années 80.
Je suis le premier à en souffrir, tout comme vous, puisque Cana était un des joueurs que je préférais.
Mais aujourd'hui, les footballeurs sont des hommes d'affaires qui ne parlent plus que via agents interposés, leurs contrats et leurs primes de matchs ont plus d'importance à leurs yeux que tout le reste.
Je crois que Mickael Essien nous avait un peu mis sur la voie quelques jours auparavant.
Bref, Cana est parti, un autre viendra peut être. La pillule ne passe pas facilement ce soir, mais demain à notre reveil, les seules choses qui devront retenir toute notre attention seront le PSG, le Parc, Le rouge et le bleu.
Le football moderne est construit un peu comme notre monde ou notre vie de tous les jours.
Nous vivons une époque ou la parole d'un homme ne veut plus rien dire, une époque ou certains peuvent se permettre de siffler un Hymne National, une époque ou tout le monde vit au chacun pour soi, ou tout le monde veut mener sa barque sans se soucier du reste.
-Aujourd'hui je pense aux gamins, aux plus jeunes supporters du PSG qui tout fiers se sont fait floquer le nom de l'albanais dans le dos de leur beau maillot Parisien.
Je pense à leurs parents qui ont du raquer 500 balles et peut être se priver d'un Restau en vacances à la Baules les Pins et devront surement remettre ça pour consoler leurs bambins.
Dans le temps, on associait un nom à une équipe. Aujourd'hui, les joueurs sont des migrateurs qui suivent le vent de la monnaie ou de ce qu'ils appellent le "temps de jeu". C'est con, mais il faut s'y faire.
Alors que les joueurs étaient avant au service de l'équipe, aujourd'hui l'équipe est au service du "temps de jeu" de ses stars de 18 à 35ans.
A bien y réfléchir et en remettant ça dans un contexte extra-Footballistique, voir politique, on comprend pas mal de choses sur la nouvelle nature humaine et les vrais problèmes de tous les jours.
-Aujourd'hui, on peut regarder un match pourri, on peut voir les joueurs de son propre club devenir des voyous, des méchants, des casseurs ou des voleurs et se vanter ensuite d'avoir réussi un
exploit.
Pire, la presse cautionne ça et met en relief des notions de courage ou d'abnégation qui moi, vu sous cet angle, me rendent vraimant triste.
-Aujourd'hui on peut déplacer des millions de gens sur le bord des routes munis de leurs beaux camping-cars de location et les faire brandir tous les drapeaux du monde, tout en les trompant, en se gavant de substances illiscites pour faire briller sa propre image.
Tout ça sans être géné le moins du monde en se voyant dans la glace.
Encore une fois les médias peuvent même vous filer un coup de main pour décider de la date a laquelle on révèle la vérité, tout en continuant de la nier.
La nouvelle de ce soir a au moins le mérite de consolider ce que je pensais.
Seul mon club compte.
Le temps ou les joueurs en posters habillaient ma chambre d'ado est révolu.
Cana est parti et je pense que nous n'avons rien perdu. Nous n'avons rien perdu par ce que samedi on ira au parc pour voir du rouge, du bleu, des chants et c'est bien là qu'est l'essentiel.
Mon club pourra bien recruter les pires brêles que le terre ait portée ou bien même faire venir Ronaldo et Rubinho.. dans les deux cas, rien au club n'aura réellement changé. Le parc, le rouge et le bleu seront toujours là.
C'est le foot et le blason qui comptent, aussi bien a Barcelone qu'à guingamp ou Viry Chatillon.
Je dis bon vent à Cana, il est un joueur des années 2000 finalement comme les autres. Il est un très bon joueur aussi. Je n'ai pas de haine envers lui, jamais il n'entendra mes sifflets. Il ne fait juste plus parti de
mon club.
Et tant que mon club ne me fait pas honte dans son ensemble et sur une parodie de football, je n'ai rien a regretter.
Vive le PSG et seulement le PSG, je crois qu'on ne doit garder que cela en tête.
Adorer nos joueurs outre mesure est la pire des bêtises a faire. Ca s'appelle joueur le jeu de la "starisation", de l'individualisme qui est le contraire de ce que nous aimons dans le sport. Du moins c'est l'idée que je m'en fais.
La mode est au retournement de veste: Ton équipe perd, tu penses qu'il faut tout changer, rien ne va, les dirigeants sont des cruches. Ton équipe gagne et tu te vois finaliste de l'UEFA.
Sans se soucier du jeu ou de l'éthique, du respet de l'adversaire ou bien même de ton maillot.
Pour les joueurs c'est pareil. Cana était un bon joueur hier et il le sera encore demain. Mais plus chez nous. C'est tout.
Si Blayau a senti que Cana ne se sentait plus concerné par la mission PSG, alors il a bien fait de s'en débarasser. A la limite, moi je me fous même du prix..
Et si Blayau a voulu réussir un coup de buisness et bien on ne peut même plus lui jetter la pierre. Il fait juste son boulot de président de club des années 2000.
La mode footballistique est au fric, au fric et au fric. Point barre.
J'ai lu recement un article que vous aurez peut être lu aussi (France foot? l'équipe?) qui relatait le fait que les entraineurs interdisent
petit à petit aux joueurs les gestes techniques en leur expliquant que sur une talonade ou un retourné accrobatique leur équipe pouvait perdre le ballon et s'exposer à un contre adverse.
Je trouve que ça résume assez bien le football d'aujourd'hui et ce à quoi on doit petit à petit s'habituer.
Aujourd'hui on a le football qu'on mérite. Ce football au travers duquel on ne recherche plus que du spectacle et de la fantaisie en croyant qu'elle s'achète à coups de contrats télévisuels plus qu'en laissant les joueurs faire ce qu'ils font le mieux.
Cana laisse peut être sa place à un garçon qu'on appreciera deux fois plus, voir à un jeune du CFA qui le mérite bien. On peut aussi le voir sous cet angle là.
Sur que le départ d'un Sorin qui voulait rester m'a plus attristé.
Ya plus de sentiments mes pauv'gars!
Nous on est peut être trop romantiques?
voir nostalgiques?
Safet qui a soudain une pensée pour Sémak qui mérite incontestablement que l'on parle plus de lui.