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« le: 14 Novembre 2008 à 14:42:55 » |
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Foot - Transferts - Le PSG a assigné Gouffran
Si Yoan Gouffran a du mal à répondre à toutes les attentes, depuis le début de la saison à Bordeaux, il y a peut-être d'autres raisons que la technico-tactique. Il doit composer avec, sur le dos, une affaire désagréable, du genre à vous empêcher de jouer le coeur léger : son assignation en justice par le Paris-Saint-Germain, qui lui réclame 200 000 euros pour s'être engagé avec lui par écrit, l'hiver dernier, avant de choisir de rester à Caen lors du mercato. Le jugement, dans cette affaire, sera prononcé le vendredi 21 novembre 2008 par le conseil des prud'hommes de Paris. Ce sera la veille de Bordeaux - Rennes (15e journée).
Il faut remonter au mois de décembre 2007 pour comprendre la démarche du Paris-SG. A ce moment-là, le milieu droit caennais, amoureux du club de la capitale, est la priorité d'Alain Cayzac et Paul Le Guen. Un accord est trouvé avec le SM Caen pour un transfert avoisinant les 4 millions d'euros. Le club parisien et le joueur signent un pré-contrat obligeant les deux parties à s'engager mutuellement lors de l'ouverture du marché d'hiver, en janvier. Mais à quelques jours de passer à l'acte, Gouffran hésite. Puis il change d'avis : Caen est quatrième à la trêve, régale d'Ornano contre Strasbourg (2-0) juste avant les vacances pendant que le Paris-SG s'enfonce dans la lutte pour le maintien. Il reste en Normandie pour le restant de la saison, obligeant le PSG à revoir ses plans. Le club dégotera les oubliables Brésiliens Souza et Everton et Bordeaux enrôlera finalement Gouffran l'été venu.
« Il y avait dans ce contrat une clause prévoyant un dédit financier. Si l'une des deux parties renonçait à y donner suite, elle devait 200.000 euros à l'autre, explique le président de l'époque Alain Cayzac, qui confirme nos informations. Le club réclame aujourd'hui cet agent. » Cette clause, dite de dédit, est relativement fréquente dans le sport professionnel, même si elle n'est pas systématique. Elle sert autant les intérêts du joueur que du club. « Notre action n'était pas d'une folle agressivité, assure Cayzac. Si le Paris-SG avait décidé que Gouffran ne faisait plus l'affaire, par exemple si on changeait d'entraîneur, le club aurait payé les 200.000 euros spontanément. Il n'y avait malheureusement pas autre chose à faire. » Dans les couloirs du club parisien, on souffle d'ailleurs que les représentants de Yoan Gouffran souhaitaient expressément se protéger contre une valse sur le banc parisien. Nous n'avons pu le vérifier auprès d'eux, nos nombreux coups de fil et messages sur répondeur étant restés sans suite.
C'est au même genre de silence distant que s'est heurté le PSG lorsqu'il a entrepris de relancer le joueur par courrier en janvier, février et mars, pour lui demander son dû. Ceci explique qu'il a mis quatre mois pour attaquer en justice. Selon la ligne du club, le fait de détenir un contrat signé le place dans son bon droit, même s'il ne n'agit pas formellement d'un contrat de travail. « Il y avait plus qu'un accord moral, il y a un support écrit, témoigne un cadre du PSG. Nous estimons qu'il s'agit du non-respect d'un engagement contractuel. » Le juge des prud'hommes « peut avoir un rôle de modérateur » dans l'affaire, « réviser cette clause s'il l'estime disproportionnée ou abusive, mais pas la supprimer », ajoute-t-il. Cela méritera d'être confirmé le 21 novembre. Car si les services de la LFP n'accordent aucune valeur au pré-contrat, et encore moins à une clause de dédit, la justice a déjà fait une interprétation tout-à-fait conforme aux intérêts du PSG dans une affaire comparable en rugby, impliquant l'Italien Santiago Dellape.
Dans le cas de Gouffran, les présidents des deux clubs qui ont négocié son transfert cet été, Caen et Bordeaux, nous ont affirmé découvrir cette affaire. Le Normand Jean-François Fortin se souvient que Gouffran a signe « une lettre d'intention » avec le Paris-SG. Jean-Louis Triaud observe qu'en l'absence de « contrat validé par la LFP », son club n'est pas concerné. Cela veut dire aussi que le joueur n'a pas cherché à demander à Bordeaux de couvrir son passif avec le PSG, lors des discussions de cet été. Pourtant, si 200.000 euros représentent une somme marginale dans le budget d'un club comme le Paris-SG, c'est une enveloppe plus sensible pour un joueur de Ligue 1 (salaire moyen : 40 000 euros). Si le PSG est allé en justice, c'est pour réparer « un préjudice moral », dit-on au Parc. « Nous étions d'accord depuis longtemps, justifie un dirigeant. Les délais ont été longs. On ne pouvait pas imaginer un changement de cap. » On comprend mieux Alain Cayzac qui, en janvier dernier, déclarait à So Foot en parlant de Gouffran : « Je suis sûr que le PSG, il y pense le soir en se couchant et le matin en se rasant. » Même le midi en relevant son courrier. - Cédric ROUQUETTE (avec Ch. M.)
C'est à mon avis à travers des décisions comme celle-ci que notre club sera sur le long terme un peu plus respecté. Etre systématiquement procédurier lorsque les intérêts du clubs sont baffoués, cela semblerait tout à fait aller dans la logique des choses mais pourtant, force est de reconnaître que les dirigeants successifs ont baissé les bras devant l'ampleur de la tâche. Encore un leg de CAYZAC dont le lien sentimental avec le PSG ne cesse de s'épanouïr avec les mois qui passent (cf. le pari HOAREAU). Bravo Président.
defo
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