Résumé de l’épisode précédent : Adrien, jeune supporter parisien est contraint de partir en vacances le jour même de la reprise du championnat avec sa tante Jeannine et son cousin Brandon, fan de l’OL. Bloqué bien malgré lui sur une aire de repos, il ne pourra suivre PSG-Sochaux qu’à la radio.
Deuxième journée : Le RCL en LSF
L’impatience qui bouillait en lui était si grande qu’il ne se rendit pas tout de suite compte qu’il saignait. Ce n’est qu’une fois perché en équilibre instable sur la clôture suivante qu’Adrien vit que la moitié de son bermuda et de son mollet gauche étaient restées accrochées aux barbelés, à l’entrée du pré. Adrien examina l’estafilade en grimaçant. Après une telle course, il pouvait bien se prendre un temps pour souffler en haut de la barrière. Contrairement aux signaux que recevait son cerveau hurlant à la mort, Adrien constata que sa jambe saignotait à peine. Ceci dit, une plaie causée par de vieux fils rouillés, en plein cœur du Forez, s’il ne chopait pas au moins le tétanos avec ça, il serait bon pour déposer une pleine brassée de cierges à l’église Sainte Jeanne-de-Chantal, dès son retour.
Tout de même : cavaler à travers champs pour pouvoir suivre une rencontre du PSG à la télé... Aucun Parisien ne devrait être obligé de faire des trucs pareils ! Seulement voilà, tante Jeanne avait sans doute loué la seule maison de France ne disposant pas de télévision. En 2007, vivre sans téléviseur !
Au début, Adrien avait supposé qu’il participait à son corps défendant à une sorte d’expérience hippie, un retour aux sources justifié par une obscure quête spirituelle. Enfin bref il s’était convaincu qu’il devait exister une raison très profonde pour qu’il soit obligé de loger dans une masure coupée du monde cathodique. Mais sa tante l’avait vite calmé : « tu croyais vraiment que dans une location à 250 euros les trois semaines début août, tu aurais un écran plasma ? Et pourquoi pas une connexion Internet haut débit et une piscine à remous, en passant ? ».
Parce qu’en fait de connexion avec le monde extérieur, Adrien avait tout compris dès leur arrivée au fond de cette vallée perdue. A des heures à pied de la première ville, les échanges seraient moins aisés qu’il ne l’espérait. Fâcheux pour tout ce qui concerne la question des autochtones du sexe opposé, bien sûr, mais aussi pour la quête du journal
L’Equipe, celui qui va bien quand on a rien d’autre à faire que glander toute la journée.
Le lendemain, une fois intégré le fait qu’il passerait ses vacances sans télévision et que le poste radio à piles abandonné sur une étagère de la cuisine refusait obstinément de capter autre chose que Radio France Classique, Adrien prit conscience qu’au delà du simple plaisir du farniente, s’informer sur la fin du mercato risquait de se montrer délicat. Quand on sait que s’enquérir des dernières rumeurs relève juste du minimum vital en période de transfert... Décidément, ça partait très mal.
Mais c’est le samedi suivant, après avoir constaté que Brandon avait vidé le forfait compte bloqué du téléphone portable familial en téléchargeant quatorze versions différentes de la sonnerie « j’aime trop ton boule », et annihilé ainsi l’ultime chance de passer un coup de fil de renseignements sur la soirée de L1 en cours, que le moral d’Adrien chuta vraiment. Autant jusqu’ici les vacances se déroulaient très lentement, comme écrasées par une torpeur vaguement chiante, autant là, en contemplant le téléphone dont l’écran noir semblait le narguer, avec la radio diffusant la soirée spéciale Berlioz, et pas de télé disponible pour avoir ne serait-ce que les tableaux de résultats de Soir 3, Adrien se dit qu’il ne parviendrait jamais à tenir le coup.
Heureusement la nuit porte conseil. Surtout quand on en passe une bonne partie les yeux grands ouverts à se demander si les résultats des matches de la journée étaient favorables au PSG avant son déplacement à Lens. Aussi, au réveil, Adrien avait pris sa décision : tant pis, il fallait aller voir le match chez le père Gaudoire. Coûte que coûte.
Moustachu comme il se doit, et visiblement adepte des promenades vicinales en tracteur à échappement libre dès les premières lueurs de l’aube, le père Gaudoire était leur plus proche voisin. Dans le coin, cela n’avait d’ailleurs pas grande signification puisqu’il fallait tout de même marcher une bonne douzaine de minutes sur la route gravillonneuse pour rejoindre sa ferme, et un peu moins en coupant à travers champs. D’où la partie d’escalade de clôtures avec hémorragie quasi massive à la clef.
Comme il tentait de redescendre de la dernière barrière dans une envolée pleine de style, malgré la fatigue, Adrien vit au milieu de sa lente chute, digne de celle d’un fruit trop mûr s’écrasant sur le carrelage, que ses chaussures avaient décidé de leur propre initiative de rejoindre une flaque bien boueuse, au milieu du chemin. Evidement, en milieu urbain les Yamakazis n’avaient pas ce genre de contrariété. Facile quand on se limite à deux murets et trois bacs poubelles du 93.
- Je t’enverrais tout ce monde là en stage à
Chazelles-sur-Lyon moi, ça ferait moins les malins, haleta Adrien, vérifiant que sa casquette fétiche n’avait pas quitté son crâne.
- Kèss-tudi ?, répondit la haie d’en face.
Adrien releva la tête un peu surpris.
- Bah tu es là toi ? Je croyais que tu devais monter dans l’arbre pendant que je faisais l’aller-retour !
Après avoir tressailli de droite et de gauche, les branches s’ouvrirent pour laisser passer le visage rond du cousin et sa coiffure censée imiter celle du chanteur des Tokio Hotel. Brandon avait l’air penaud de celui qui ne tient pas trop à narrer ses exploits :
- C’est que j’ai essayé, mais tout seul j’y arrive pas. Faudrait que tu me fasses la courte-échelle pour que je... Oh, la vache !
Adrien sursauta, alors qu’il enjambait le fossé au pied de la haie :
- Quoi, quoi ?
- Quand Maman va voir dans quel état tu as mis ton bermuda, tu vas te faire engueuler !
Adrien haussa les épaules.
- D’une, c’est mon bermuda, je vois pas en quoi ça la concerne si je veux lui raccourcir la jambe gauche...
- M’enfin là observa Brandon, elle est surtout arrachée ta jambe de pantalon !
- De deux, je te remercie de te soucier de ma blessure avant de me prendre la tête avec un bout de tissu...
- Parce qu’en plus tu l’as tâché avec du sang ? Bah alors là...
- Et de trois, si tu n’avais pas oublié les jumelles à la maison je n’aurais pas été obligé de me taper un trois mille mètres steeple - barbelés pour retourner les chercher... Même les chinois ont pas pensé à ça pour leurs JO. Tiens, aide-moi à rentrer dans le verger au lieu de rester sans rien faire.
Brandon tendit la main à son cousin, tout en argumentant pour sa défense :
- OK, j’ai oublié la paire de jumelles. N’empêche que si toi tu n’avais pas éprouvé le besoin de traiter les Stéphanois de salopes, on aurait pu voir le match depuis le salon du père Gaudoire, et on en aurait pas eu besoin du tout de ces jumelles !... Fais attention au fil.
- Waïatch !
Adrien sauta sur place en se tenant la main droite.
- Putain, tu pouvais pas me prévenir que c’était électrifié ?
- Mais je t’ai dit : « attention au fil » ! Moi aussi je me suis fait avoir tout à l’heure.
- Ca veut rien dire ça, attention au fil !, rétorqua Adrien avec un fond de mauvaise foi que la douleur causée par la décharge ne justifiait pas complètement. Faut être clair dans la vie. C’est comme quand tu m’accuses d’avoir traité les fans de Saint-Etienne de tous les noms. Le père Gaudoire, je lui ai juste demandé ce que ça lui faisait de supporter un club dont le président était une pute, c’est tout. Pas de quoi en faire un plat !
Brandon hocha la tête, découragé :
- Je ne trouve pas ça tellement mieux. Le gars nous dit que oui il a Canal +, qu’il regarde tous les matches de foot et qu’il nous invite, et quand il avoue que son équipe préférée c’est Sainté, toi tu lui traites son président ! Tout ça parce que Caïazzo voulait pas vous vendre Zoumana Camara...
- Mais si il voulait nous le vendre, tempêta Adrien. T’es vraiment benêt mon pauvre Brandon ! Il a juste fait lanterner tout le monde pour faire grimper les prix. Puisque je te dis que c’est une pute ce gars !
Adrien arrivait enfin au mirabellier qu’ils avaient repéré l’après-midi même. Le plus haut du verger, avec une vue dégagée sur la fenêtre du salon de la ferme. Le seul planté pile dans l’axe du téléviseur. Une trentaine de mètres le séparait de l’écran, avec les jumelles ça irait très bien. De quoi se plaignait Brandon ? Et au moins, ils n’auraient pas à subir la conversation du paysan.
- Mais toi Brandon, tu aurais pu aller le voir chez lui le match, rien ne t’en empêchait ! glissa Adrien dans un sourire digne du plus innocent des angelots.
Brandon regarda à terre, ses épaules s’effondrant brusquement.
- Adrien, t’es vraiment dégueulasse.
- Quoi ? Moi ? Qu’est-ce que j’ai fait encore ?
- T’étais pas obligé de lui dire que je supporte l’OL !
Adrien attrapa la branche la plus basse, et commença à grimper dans l’arbre.
- Bah écoute, que ta mère loue une maison à côté d’un bled qui s’appelle
Chazelles-sur-Lyon, mais dans le Forez, tout près de Saint-Etienne, le pur village bourré de supporters certifiés ManuFrance, j’ai pas pu résister.
Brandon essaya de rejoindre son cousin, le visage renfrogné.
- C’est ce que je disais, bouda-t-il : t’es dégueulasse.
- Attends, répondit Adrien depuis une branche assez peu confortable, mais qui donnait vers la ferme des Gaudoire : toute l’année quand tu dis que tu es lyonnais, le monde entier te cire les pompes. Même chez nous, à Paris ! Jamais de risque, jamais d’adrénaline. Là au moins tu vois ce que c’est que d’être en terrain ennemi. Tu profiteras vachement mieux de ta chance le reste de la saison, maintenant que tu as vécu cette expérience de vie en milieu hostile. Tu devrais me remercier, tiens...
Alors qu’il retombait lourdement au pied du mirabellier après son troisième essai infructueux, Brandon acquiesça :
- Ca pour voir le milieu hostile, j’ai vu. Enfin jusqu’à ce qu’il aille chercher sa fourche...
- Oui, opina Adrien. D’ailleurs en fin de compte, tu cours largement aussi vite que moi en fait. En tout cas cette fois-là tu m’as rattrapé.
- Tout est question de motivation. Dis-donc, tu veux pas redescendre pour me filer un coup de main ?
Adrien retourna sa casquette PSG dont la visière le gênait pour régler l’optique des jumelles :
- Non, c’est bon, je vois bien là moi. Et ça commence juste !
Brandon trépigna, au pied de l’arbre :
- Ils parlent de l’OL, ils parlent de l’OL ?
- T’es idiot ou quoi, comment tu veux que je sache de quoi ils parlent ? C’est des jumelles que je porte, pas un micro du FBI ! En plus je connais pas la Langue des Signes Française, alors pour te dire de quoi ils parlent, ça va être coton. Je vais déjà essayer de te commenter le jeu... Pour l’instant on est à 0-0, mais on domine.
La première mi-temps passa en un éclair. Adrien manqua tomber de sa branche sur l’action de Clément, quand le milieu de terrain perfora l’axe avant de frapper au but ; il prêta à Monterrubio des pratiques sexuelles que l’église réprouve quand le joueur lensois essaya d’arracher la rotule d’un Bernard Mendy toujours aussi excentrique sur la question capillaire ; et il proposa quelques exercices à base de fouets et autres bambou à glisser sous les ongles de Diané pour lui apprendre à cadrer une frappe, mais à part ça, tout se déroula plutôt tranquillement.
Brandon s’agitait de temps en temps au pied du mirabellier, grignotant des fruits directement sur l’arbre, tout en essayant d’attirer l’attention de son cousin :
- Adrien ! Hep, Adrien ! Il se passe quoi ?
- Toujours pas de but, on est maudits. Pourtant Rothen est en train de mettre la misère à Demont. Il doit en être à son cinquantième centre ! Au milieu on les bouffe, on a un pressing de malades, et même le Ber’ a réussi à donner plusieurs bons ballons de buts. Mais devant on cadre rien.
- Tu veux pas me passer les jumelles un peu ?
Adrien répondit sans décoller les yeux des lunettes :
- Passe les prendre, pas de problème.
- Très drôle, soupira Brandon, toujours bloqué en bas.
- Bon, OK, je descends... dit Adrien. Tiens, les voilà tes binocles !
- Ah... Merci ! (Brandon se tournait enfin vers l’écran, réglant les molettes des jumelles non sans excitation. On voyait tout aussi bien d’en bas...) Mais ? Pourquoi ils nous montrent Domenech, là ? Qu’est-ce qu’il fout sur le banc lui ? Et les gars jouent en bleu et en blanc ? C’est quoi ce match...
Adrien faisait quelques pas, essayant de se dégourdir ses muscles fessiers que la branche avait talés :
- Bah j’en sais rien moi, ils meublent, c’est la mi-temps après tout !
Ecœuré, Brandon abaissa les jumelles et secoua ses mèches Tokio Hotel, outragé.
- Qu’est-ce que j’en ai à faire de voir la mi-temps moi ?
- Sois pas idiot, répondit Adrien : si il y a un moment où tu peux voir les résultats de ton OL, c’est maintenant. Essaye de déchiffrer les tableaux des scores, ils devraient les montrer bientôt, non ?
- Non, on a droit à un gros plan de Veissière et... Attends, le père Gaudoire se lève et regarde par ici !
- T’inquiète, il fait nuit, il n’y a pas un lampadaire à des kilomètres et son oeil s’est habitué à la lumière du téléviseur. Il ne nous verra pas, espéra Adrien.
- Chut, il ouvre la fenêtre !
- Merde, chuchota Adrien. Tu vas voir qu’il va fermer les volets ce con-là. On est marrons pour la seconde période.
- Qu’est-ce qu’on va faire ? Eh, Adrien, tu vas où ?
Mais Adrien avait déjà disparu dans l’ombre, courbé en direction de la ferme.
Alors que Brandon regardait sa montre en estimant que d’ici cinq minutes il considérerait son cousin comme définitivement perdu et devrait s’en retourner à la maison, des jappements excités retentirent soudain. Le chien des Gaudoire, attaché côté route, à l’autre extrémité de la ferme, hurlait après quelque chose, bientôt accompagné d’une voix rocailleuse et moustachue :
- Castanéda, ferme-là ! Couché Castanéda, couché... Tu as senti quelque chose ? Qui est là ?
- Wou whou, répondit le chien, peu enclin à suivre les ordres de son fan de la grande époque de l’ASSE de maître.
- Raaah, tais-toi Castanéda !, cingla la voix, depuis le devant de la ferme, avant que ne retentisse le bruit d’une porte que l’on claque.
Brandon attendait, caché derrière son tronc, tous les sens en éveil, quand un coup résonna, bien plus près.
Toc ! Cette fois ci, cela semblait venir du salon de la ferme... Un autre :
Ploc ! Mais qu’est-ce qu’Adrien était en train de faire, bon sang ?
Chtoc ! Plus ça allait, et plus Brandon se disait que tout cela se finirait mal.
Toc ! Le supporter de l’OL était à plat ventre, caché derrière son arbre, et il manqua s’étrangler avec son énième noyau de mirabelle quand les volets s’ouvrirent à la volée, face à lui. Une silhouette se découpait nettement à contre-jour dans l’encadrement de la fenêtre. Marrant, on aurait dit qu’elle tenait un fusil :
- Bande de petits cons, c’est vous qui balancez des trucs sur mes volets ? Vous allez voir tiens !
Quand le premier coup de feu retentit, Brandon sentit ses intestins se contracter. C’est dans ces moments épiques que l’on regrette d’avoir mangé autant de fruits pas forcément tous mûrs. La tête enfoncée dans les épaules, il maudissait à la fois sa gourmandise, son cousin, le fusil, voire les armes en général, et il en était là de ses réflexions pacifistes quand une ombre se glissa à ses côtés :
- Ca a repris ?
- TAAAHHH !, hurla Brandon.
- Fumiers de lyonnais !, cria l’ombre de la fenêtre, épaulant dans leur direction et tirant au jugé. Les feuilles bruissèrent, criblées, et quelques mirabelles rebondirent autour des deux cousins.
- T’inquiète, glissa Adrien, c’est du gros sel. Enfin je crois... Je disais : le match, ça a repris ?
- T’es cinglé, tu crois que j’ai que ça à faire que de mater sa télé à l’autre cinglé ? J’en sais rien si ça a repris, pleurnicha Brandon, les mains sur la tête, le visage contre terre. Et je me sens pas bien.
- Passe moi les jumelles alors, je vais te dire. Ah, on voit un bout d’écran à côté du fusil... C’est bon, toujours 0-0. Je retournerai balancer des mirabelles sur le clebs et les volets si il les referme.
- Je veux partir...
- C’est moi qui ai la lampe de poche pour retrouver le chemin, répondit Adrien, et je crois pas que ce soit une bonne idée de l’allumer maintenant. Attends, ça chauffe sur notre but là... Ouf, heureusement que Kalou a toujours pas appris à faire un contrôle pendant l’été, on était mal, ça sentait pas bon.
Un silence gêné pesa quelques instants avant la réponse...
- C’est à cause des mirabelles, avoua Brandon dans un sanglot, j’ai pas fait exprès.
Adrien ôta les jumelles pour regarder son cousin.
- Mais de quoi tu me parles ?
Brandon releva la tête. A la clarté de la lune, son visage semblait pis que livide : verdâtre :
- Tout ça c’est de ta faute. Je te déteste. Sans toi on se serait jamais retrouvé là !
- Brandon, on en a déjà parlé. Adrien rajustait sa casquette, qu’il avait manqué perdre dans son opération commando fruitier. C’est pas ma faute si tu supportes le club que tous les locaux détestent !
- Non, siffla Brandon, le regard franchement mauvais pour le coup. C’est de ta faute si on est partis en vacances. Sans toi on n’aurait jamais pu, et rien serait arrivé !
Adrien détacha son regard de ce match qui ne pouvait décidément pas se finir par autre chose qu’un 0-0. Si même Luyindula se mettait à gâcher la merveille d’enchaînement que Digard et Arnaud venaient de réaliser... Adrien pouvait bien relâcher son attention quelques instants :
- Attends, depuis que je suis arrivé chez vous au printemps, tante Jeannine arrête pas de me dire que je suis une bouche en plus à nourrir, et maintenant toi tu me balances que sans moi vous ne pourriez pas partir en vacances ?
- Les 250 euros de la location, d’où tu crois qu’ils viennent, gros malin ? demanda Brandon. C’est le maillot !
- Quoi ?
- Le maillot de ton père : elle l’a revendu, espèce de naze. Pour 250 euros, juste avant les vacances. Auparavant on n’avait jamais eu assez de fric pour partir !
Adrien sentit ses poings se serrer autour des jumelles. Les insultes du vieux Gaudoire s’envolaient toujours depuis le salon. Dans son dos, Pauleta s’était rassis sur le banc, mettant fin aux espoirs de le voir rentrer en jeu. Adrien pesa le pour et le contre. Bien sûr que ça le soulagerait, mais il se dit qu’étrangler son cousin lui causerait à terme sans doute plus de tort que de bien. Et puis désormais, pas question de se faire incarcérer pour meurtre.
Il avait un maillot à récupérer.
Prochain épisode (vers le 21 août) :
D E au PdP