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« le: 25 Février 2008 à 21:56:23 » |
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Classement de L1 aidant, les nerfs deviennent difficiles à maîtriser par les temps qui courent. Et puisque je ne suis pas Président de la République, je me contenterai donc d’en rêver : rêver d’asséner du « casse-toi, pauvre con » à tout ce qui bouge...
Con... Comme chacun sait, cette insulte renvoie au sexe de la femme. Comment l’objet du désir a-t-il un beau jour pu devenir matière à offense, mystère. Etonnante schizophrénie, tout de même. Et pourquoi utilise-t-on si souvent cette injure là, et pas une autre ? Peut-être faut-il filer la métaphore du tableau de Gustave Courbet, l’Origine du Monde, et voir dans le pauvre con la "mère" de toutes les autres insultes, l’insulte première. Celle qui s’emploierait avec la plus grande facilité et pourrait être associée à toutes les autres, justifiant ainsi le sale con, le gros con, vieux con, petit con, l’espèce de con... ou encore, au Parc, le fameux CdD, ou Con de Derrière.
Quoiqu’il en soit, et parce que les mauvais résultats du Paris Saint-Germain ont tendance à me rendre encore plus aigri que de nature, et font que je peine à trouver en moi-même la force de pardonner à mon prochain, et tendre l’autre joue... avant de retourner m’acheter un second hot-dog, comme tout bon supporter de la L1 de M. Thiriez est censé le faire, la liste de mes « casse-toi, pauvre con » s’est singulièrement rallongée en quelques jours.
Tout d’abord, il y a Pape Diouf, bien sûr. La vieille racoleuse qui arpente le trottoir la raie au vent, et il ne s’agit pas ici de coiffure tectonik, chacun l’aura bien compris, avant de s’offusquer de recueillir les propositions salaces des passants.
Pape Diouf, le pompier pyromane
Oui, Pape, casse-toi, pauvre con ! Casse-toi avec tes provocations débiles, tes brigands des stades et tes pauvres cours de morale par l’exemple. Oui, quand on insulte les gens, quand on les provoque et que l’on fait vibrer la corde haineuse, il se trouve toujours quelqu’un pour tomber dans le panneau. Merci pour la leçon. Nous en aurions tous bien profité, si seulement elle n’avait pas déjà été acquise depuis si longtemps. Alors ton climat pourri, tes incitations à la haine, garde-les toi. On n’en a pas besoin.
Si tu possèdes assez de mauvaise foi pour rester aveugle devant un tifo de propagande politique d’extrême gauche pour continuer à ne condamner que celle d’extrême droite, si tu continues à ne voir qu’une marque de tee-shirt à la mode là où les historiens voient le portrait du gardien de la forteresse de la Cabaña, ordonnateur de l’exécution de centaines de Cubains, si rien ne te gêne parmi tes supporters, si seuls les Parisiens méritent opprobre et injonction à cesser les allusions à la politique dans les stades, alors oui, mieux vaut que tu t’en ailles. Parce que là tu fais pitié.
Si tu ne voies pas les mêmes brigands quand tu assistes au pitoyable spectacle de ces crétins qui descendent les travées de ton stade ou du nôtre, pour bombarder Rothen ou Nasri de projectiles dans leur dos, avant de regagner leur place trois rangs plus haut, la satisfaction du devoir accompli sur leur faciès abruti, si de voir ces amateurs du lancer de portable, piles ou boulons, tous égaux dans la lâcheté, prouvant que la bêtise, la malveillance et l’absurdité n’avaient ni maillot, ni origine géographique précise, si tu ne comprends pas que ça nous saoule de voir ces types salir nos couleurs en prouvant l’étendue de leur pauvreté intellectuelle, la seule que la hausse des tarifs des places ne cachera jamais d’un voile hypocrite, et la seule dont il faut avoir honte, alors Pape, fais-moi plaisir : aie au moins la décence de fermer ta gueule et de te barrer.
« Casse-toi, pauvre con », également, pour Guy Carlier. Carlier qui représente l’archétype du faux-supporter. Le blaireau unique, comme l’aurait appelé Tolkien : Un Blaireau pour les gouverner tous, Un Blaireau pour les trouver Un Blaireau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier Au Parc des Princes où s'étendent les ombres
Carlier, supporter auto-proclamé du Paris Saint-Germain, qui attend, tapi dans l’obscurité. Il se dissimule, se frotte les mains en attendant sa récompense. Il espère son cadeau du week-end. Regardez-le, assis, tout seul, dans le noir : il sourit à l’idée de vivre sa petite jouissance. Il caresse son rêve... Une bonne défaite des Rouge et Bleu.
Carlier, supporter condamné à souhaiter la défaite de son club
Quel merveilleux destin pour celui qui se dit, et qui peut-être même se croit défenseur de nos couleurs : Carlier a choisi pour métier d’écrire des chroniques ne se riant que des déboires de son propre club. Voici donc sa peine : il s’est condamné à ne jamais rien avoir de drôle à dire tant que son club jouera bien. Le gagne-pain de Carlier c’est la ruine même de ce qu’il pensait aimer, puisque sans défaite du PSG, il n’a plus matière à chronique.
Lors de chaque nouveau match, il assiste donc à la répétition de son inéluctable punition : souffrir de voir Paris gagner et de ne rien pouvoir en tirer pour son émission le lendemain... ou bien souffrir de voir Paris perdre, et de devoir s’en réjouir puisque égoïstement cela sert sa seule cause. Voilà l’existence du supporter Carlier, ce symbole du faux supporter du Paris SG : avoir poussé le masochisme jusqu’à se faire payer en cas de crise dans notre club, et ne rien avoir à gagner des victoires parisiennes.
Voilà ce qui arrive quand on n’est pas sage dans l’île des supporters perdus. Il vous pousse des oreilles et vous vous transformez vous-même en âne, avant d’être boulotté par la baleine. On en revient à l’auto-flagellation, encore...
Car la facette la plus délicate à appréhender chez le faux supporter se trouve bien là, au cœur même de cette dimension masochiste : Carlier revient au Parc, journée après journée, Prométhée volontaire, pour se faire dévorer le foie qui aura repoussé depuis la dernière rencontre. Comment supporter cela sans devenir fou ? Comment quelqu’un qui aime le Paris Saint-Germain peut-il se mettre en position d’être satisfait d’une défaite parisienne, ou pire encore, de lui devoir son salaire ? J’avoue que me mettre à la place de Carlier par la pensée suffit à me rendre mal à l’aise.
Carlier représente la perversion ultime, la perte de toutes les valeurs associées au supportérisme tel que les associations du Parc le définissent... et pourtant Carlier est exhibé comme l’exemple du supporter rouge et bleu sur la seule émission consacrée à la L1 qui soit visible par tous.
Alors oui, dans la mesure où tu ne pourras jamais faire plus de bien que tu n’as réussi à nous faire de mal jusqu’ici, Guy Carlier, casse-toi, pauvre con.
Conseil que je ne saurais m’empêcher d’adresser à tous les autres petits Carlier qui peuplent les émissions consacrées au football, les assemblées de connaisseurs, les forums Internet de spécialistes, ou même les travées du Parc des Princes.
Vive la gratitude, la crédibilité et la ténacité
Oui, à tous les amnésiques qui ont oublié que si le PSG ne jouait pas cette semaine contre Dijon ou Laval, c’est aussi aux formidables exploits de Landreau l’an passé qu’ils le doivent. A tous ceux qui ont réclamé la titularisation de Pauleta pendant des semaines, pour ne même pas l’encourager quatre-vingt-dix minutes quand il aura été mis sur le terrain samedi. A ceux qui sifflent notre gardien en fin de match, persuadés sans doute que ce sera bon pour sa confiance déjà bien entamée par la campagne du lobby Mandada. Ceux qui recomptent avec soin toutes ses pseudos – boulettes certifiées conformes par 100 % Foot, de peur d’en louper une seule, mais qui ne se donnent pas la peine de repenser à ses arrêts décisifs, ou même de prendre sa défense (un comble pour un supporter : défendre un de ses propres joueurs)...
A ceux qu’encourager un mec en difficulté fatigue tant qu’ils ne le feront jamais, mais qui en revanche ne se lassent pas de critiquer sans fin tous les Parisiens ; à ceux qui se plaignent au premier revers venu, comme si seule la victoire leur était due (et en vertu de quel service rendu au club, on se le demande bien, au vu de la qualité et du nombre de leurs encouragements). A tous ceux qui se trouvent bien placés, le cul vissé sur le canapé, pour oser porter un jugement sur le travail de Le Guen, un homme qui a déjà fait gagner plus de titres au PSG qu’eux ne pourront jamais le faire. A ceux qui osent parler des options tactiques d’un entraîneur trois fois champion de France alors qu’ils n’ont à confronter à un international que leurs connaissances procurées par les si crédibles explications d’un Paganelli, ou l’expérience acquise sur les terrains de promotion régionale. A ceux qui critiquent les choix de joueurs d’un Le Guen alors que pour eux, superviser tous les entraînements du groupe c’est lire quatre lignes écrites par Bérard, un journaliste supporter de l’OL, dans le Parisien.
A ceux qui se contentent de trois matches pour décréter que Souza est un nul, alors qu’avec plus de cinquante Roche et Valdo, gloires du club, joueurs internationaux, et Parisiens irréprochables, ont quant à eux affirmé que le Brésilien était bon. A tous ceux qui souhaitent voir Jérôme Alonzo remplacer Mickaël Landreau dans nos cages sous prétexte que lui au moins aurait bloqué le ballon de Feindouno (comme si Jérôme en dépit de son état d’esprit irréprochable avait déjà fait autre chose que de boxer le ballon n’importe où et ce avec le genou, l’épaule, la hanche, le coude, voire le testicule droit au cours de sa carrière). Ceux-là même qui le lâcheront à la première erreur, oubliant ses qualités de cœur comme ils ont oublié celles de tous les autres, continuant de brûler ce qu’ils ont adoré.
A ceux qui bêlent « stabilité, stabilité » avec les autres moutons, mais sont incapables de tenir une ligne claire plus de quatorze mois avant de retourner leur veste et commencer à taper du pied comme des enfants gâtés. Quelle ténacité, quel courage et quelle persévérance ! Et si, pour changer, on changeait ? Parce que cette fois, comme la précédente d’ailleurs, c’est plus possible. A tous ceux qui ne se remettent jamais en question, eux, mais n’acceptent pas même un raté, un jour sans chez les autres. A ceux qui croient qu’ils est normal de gueuler sur tout, tout le temps, parce que « ici c’est Paris »...
Vous ne servez à rien. Le PSG n’a pas besoin de vous, ni de vos jugements, de vos pseudos analyses de connaisseurs. Paris a besoin d’encouragements. De supporters qui le suivent quoi qu’il arrive, sans le juger. Le Paris Saint-Germain a besoin d’amour. De fidèles parmi les fidèles, sur qui il pourra compter même après une cagade, même après une défaite, même quand ça va mal. Il n’a pas besoin de cons de derrière, tout justes bon à balancer du « je l’avais dit » à la première passe mal ajustée.
Quant à ceux qui pensent que le fait de croupir en tribune Paris ou ailleurs depuis plus longtemps qu’un autre leur donne tous les droits, les abonnés de la première heure... qui ne font que se plaindre que c’était mieux avant ; les fans célèbres et courtisés par les médias... qui en profitent pour cracher sur le PSG, son gardien ou son entraîneur à la télé ; les supporters présents depuis 25 ans mais qui n’ouvrent plus leurs gueules que sur les chants nauséeux du type « on a une équipe de merde »... Barrez-vous. Le seul bon geste que vous puissiez faire au vu de vos états de service, ce serait de donner votre abonnement à un gars qui ne peut pas se payer le sien mais qui lui, chanterait pour ses couleurs. Ca changerait vos voisins.
Alors oui, à toi, que tu sois un Pape Diouf, ou un Guy Carlier d’ici ou d’ailleurs, je me permets de le dire : Casse-toi, pauvre con. Et maintenant, si tu voulais me retourner le compliment, puisque l’adage veut que l’on soit tous le con d’un autre... eh bien surtout, ne t’en prive pas ! Je m’en voudrais de t’ôter cette joie : après tout, les occasions de se faire plaisir ne doivent pas se montrer si fréquentes chez les frustrés passant leur temps à se plaindre.
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