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« le: 22 Septembre 2005 à 14:48:49 » |
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Y a des joueurs comme ça, que j’aime bien. C’est difficile à expliquer d’où ça peut venir, mais ça colle, et c’est comme ça. Armand fait partie de ces footballeurs que j’apprécie. va savoir pourquoi...
Mais à force de me poser la question, j’ai fini par vraiment réfléchir au problème. Pourquoi diable est-ce que je le trouve respectable ce gars ? Qu’est-ce qu’il a de particulier ?
Ce qui est sûr c’est que c’est pas pour sa belle gueule. Des fois ça joue pourtant : regardez Roche ! Il avait vraiment la classe sur le terrain, dans ses gestes, ses actions, ce qui est essentiel, mais en plus il avait vraiment quelque chose dans le regard... Il avait une belle gueule, toujours tiré à 4 épingles... avec des yeux qui faisaient froid dans le dos ! J’adorais l’imaginer au marquage d’un attaquant adverse, juste en train de faire flipper le mec rien qu’en le regardant. Parce qu’en face, les gars faisaient pas les malins quand ils se tournaient vers Alain Roche. On sentait le respect depuis les tribunes. Ah ouais, j’aimais bien Roche sur le pré, parce qu’on dira ce qu’on voudra, mais Paris c’est pas une ville où les joueurs ne peuvent pas s’habiller comme des ploucs, ou avoir des dégaines de paysans... Et Roche il avait un côté super classe, nickel, il en jetait ! Seulement voilà, Armand la mâchoire n’a pas vraiment un visage d’ange... Alors pour le coup, ça colle pas.
Et il n’a pas non plus la finesse d’un Valdo. Ce qu’il y a de bien dans le football, c’est que lorsque vous avez affaire à un génie comme Candido Filho, pas besoin de jouer comme une brute. Attention, le meneur brésilien était loin d’être un nain, dans mon souvenir, il mesurait plus d’1m80... Mais voilà, au lieu de se servir de son volume, il dansait autour de la balle. C’est toujours énorme de voir un artiste comme Valdo se jouer des défenseurs sans même les toucher, voire sans toucher le ballon. J’ai le souvenir de son but face au Real en 93, vous savez, quand il fixe son défenseur, feinte une frappe, et là l’image passe au ralenti... Pendant que le stoppeur saute pour contrer le ballon, Candido le glisse tout doucement vers la droite. Mais tout doucement, parce que le pauvre idiot de madrilène, il est en l’air, et il ne peut plus changer sa trajectoire. pendant ce temps-là, Valdo a bougé de rien... Quoi ? Un pas, deux maximum ? Mais le but est devant lui. Certains auraient frappé comme un ours et envoyé le ballon dans le KOB, au niveau jaune, c’est sûr. Lui, il a placé une frappe douce, toute fine, mais juste là où le gardien ne pourrait jamais aller la chercher. Le feu-follet. Sauf qu’Armand lui c’est pas tout à fait le gars qui va feinter son monde... Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne peut pas comparer.
Non, Armand a sûrement d’autres qualités, mais il n’a ni le côté play-boy, ni la touche « capoeira » de Valdo... Il n’a pas non plus la gouaille parisienne d’un Luis. Alors vous allez me dire que là, c’est pas un bon exemple : depuis qu’il a été viré du club, Fernandez est passé du côté obscur de la force, et sa gouaille sur RMC, elle a fait plus de mal que de bien au PSG. Peut-être, oui. Mais je préfère me souvenir du Luis que j’aimais, celui qui portait nos couleurs et des chaussettes tombantes sur ses chaussures de footballeur. Là encore, après la classe et la finesse, le beau jeu, lae côté grande gueule, c’est un héritage que tous les parisiens doivent assumer. Or Luis a vraiment, vraiment une grande gueule, et moi ça m’éclatait. Le mec capable de taxer Coco Suaudeau de « Nain Jaune », je trouve ça génial. C’est pas politiquement correct, c’est pas bien pour les gamins et tout ce que tu veux, mais c’est à mourir de rire. Alors en interview c’était un bonheur immense. Le gars qui imite la carpe devant les journalistes parce qu’il veut pas répondre à une question, on est pas obligé d’aimer, mais moi ça m’éclate. Le côté « bons mots » dans les déclarations d’avant-match, j’adore. Il ne faut pas confondre Luis et sa marionnette des guignols. Ce gars est un communiquant génial. Instinctif, mais génial. Bon, sauf que pour en revenir à Armand, bah notre latéral ne parle presque jamais aux médias, et quand il le fait c’est du formaté...
Mais merde, pourquoi est-ce que j’apprécie ce gars ? J’ai poursuivi ma liste des joueurs que j’aimais bien, et je suis tombé sur une dernière catégorie. Celle des Fournier. Il fallait le voir sur un terrain notre coach, l’œil hagard, la mèche de cheveux relevée et les joues brûlantes. Pas vraiment un canon de beauté. Seulement voilà, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu Lolo sortir d’un terrain autrement que complètement cramé, ayant tout donné. Je n’ai jamais vu non plus Fournier dribbler trois mecs avant de centrer au cordeau, c’est vrai. Il ne virevoltait pas sur le pré. Seulement quand un adversaire partait le long de la ligne de touche, il savait qu’il avait Fournier au cul. De la première à la dernière minute, Lolo c’était le poison, le gars qui ne lâchera jamais. Je ne sais pas, il y a dû avoir un souci à la livraison, mais le modèle Fournier était pas prévu pour baisser les bras. Jamais. Bien sûr, fallait pas compter sur lui pour nous raconter sa vie dans France Foot, ou pour faire des super déclarations d’amour aux couleurs à la radio. Lolo a toujours préféré s’exprimer sur un terrain, et d’ailleurs se adversaires auraient pour leur part préféré qu’il se taise... Non, Fournier n’aime pas les mots, son truc c’est plutôt les actes. Et c’est pas un hasard s’il a choisi de faire son jubilé au Parc. Il restera à jamais le premier à avoir fait ça, à avoir montré que notre stade, notre club étaient ce qui avait le plus compté pour lui. Entre tous ses clubs, Lyon, St-Etienne, Marseille, Bordeaux, et bien c’est Paris qu’il a gardé dans son cœur. Il n’a rien expliqué, il n’a même pas eu besoin de le faire. Il nous a invité à son jubilé et on est venus.
Ouais, j’aime bien Fournier, et j’aime bien Armand. Parce qu’hier, j’ai compris. J’ai vu Armand se battre 95 minutes sans rien lâcher. L’équipe aurait pu exploser à 0-1, et lui avec, mais non, il a porté ses ballons, et il a avancé. Ca m’a marqué, cette éternelle volonté de toujours avancer chez Sylvain. Ce gars porte toujours la balle vers le but adverse, il oriente toujours son jeu loin de nos cages. Alors oui, il centre moins bien que Rothen, c’est vrai. Armand, c’est pas un passeur à la Susic... N’empêche que quand il tacle, il se relève, et il se rue vers le but adverse. Quand il est matraqué comme il l’a été à la 80ème hier, il sort se faire soigner, mais il revient se battre, même sur une jambe. Parce que Fournier ne l’a pas fait sortir... Il savait bien que Sylvain ne lâcherai pas. Il savait bien que Sylvain se cramerait son côté plutôt que de laisser passer un Lillois.
Des beaux joueurs, il y en a dans des tas d’équipes. Des artistes du dribble (parfois inutile), il y en a beaucoup aussi. Des grandes gueules, ça manque pas. Mais des battants, des joueurs qui font le métier, ça, c’est plus rare. Et bien pour ma part je suis bien content que l’on ait Armand dans notre équipe.
Y a des joueurs, comme ça, que j’aime bien...
Arno P-E.
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