.Tout d’abord voici un petit lien vers ma première leçon d’histoire...
Cliquez ici Si vous ne l’avez pas encore lue, ou si vous vous demandez si ça a bien vieilli, faites un petit tour, avant de découvrir la leçon n°2...
Il était une fois... un petit bateau qui refusa de couler, avant de se transformer en berceau ! Quel rapport entre ce charabia et le Paris Saint-Germain ? Mais tout est une histoire de symboles, bien sûr...
Berthou et Markosup ne seraient pas contents... Ni Sin Anima d’ailleurs. Mais si le Paris SG a officiellement vu le jour en 1970, alors son premier écusson fut celui emprunté au Paris FC... Un ballon, bleu, au cœur duquel flottait un bateau rouge. Quand le Paris FC et le Stade Sangermanois sont réunis pour former le Paris Saint-Germain FC, le symbole retenu pour identifier notre club (ou son ancêtre) sera donc celui de la ville de Paris : un navire refusant de couler. La devise de notre Capitale étant, d’ailleurs,
Fluctuat nec Mergfitur, ce qui signifie « il flotte mais ne coule pas ».
Ce blason serait une référence à l’île de la cité, ancienne Lutèce, qui a la forme d’un navire posé sur les eaux de la Seine. Lutèce ne fut jamais submergée, en tout cas au figuré, puisqu’au début du XXème siècle elle fera un court séjour sous les eaux, et c’est donc cette devise optimiste qui orne les murs de notre cité.
Voilà ainsi le symbole que les Authentiks retiendront comme étant «
My First » lors d’un magnifique tifo :
Seulement, dès 1972 apparaît la scission Paris SG - Paris FC. Les deux équipes se séparent après tout juste deux saisons de vie commune, et décident de vivre chacune de leur côté. Certains voient d’ailleurs ici la véritable naissance de notre club : Daniel Hechter se pose comme son créateur en 1972/73, et non en 1970, et le quotidien
L’Équipe retient aussi cette saison 72/73 pour toutes ses statistiques concernant le Paris Saint-Germain FC. Seulement, à nouveau club nouvel emblème... Plus question de garder le navire sortant du ballon, il faut trouver autre chose. Le président Hechter se tourne naturellement vers LE symbole de la Ville Lumière : la Tour Eiffel.
On reconnaît aisément l’influence du premier emblème, le ballon étant juste remplacé par cette Tour Eiffel qui surplombe un berceau. En effet, lors de la scission Paris SG - Paris FC, le maire de la ville de Saint-Germain en Laye ne restera pas silencieux : il accueille cette équipe au Camp des Loges pour ses entraînements comme pour ses matches puisque le Parc des Princes tel que nous le connaissons, alors en travaux, n’est même pas encore sorti de terre. Donc, il n’est pas question que seule la Capitale soit représentée, dans le nom et dans l’emblème de ce club. Saint-Germain est appelée la «
ville du Dauphin », depuis 1820, en l'honneur de Louis XIV qui y est né en 1638. Elle est donc représentée par ce berceau, qu’une fleur de lys surplombe pour symboliser la royauté. Le Maire, M. Chastang, met la pression sur le club qu’il a fondé, et le berceau royal sera ainsi intégré au blason du Paris Saint-Germain.
La symbolique est d’ailleurs très forte puisque la Tour Eiffel, toujours associée à la féminité semble protéger le berceau saint-germanois. La
Grande Dame, que l’on compare parfois à un bas résille ou encore à une jarretière recouvre le futur enfant-roi. Et Paris materne Saint-Germain. Cette réflexion nous amène naturellement à une digression, une vision onirique du Paris SG... Voici le blason parfois employé par le club à la toute fin des années 1970 :
Car là se monde se sépare en deux catégories : Ceux qui sont terre-à-terre, qui s’attachent à l’Histoire, aux chiffres et aux dates, qui ne voient le score final qu’avec leurs yeux, et n’analysent un match qu’avec leur tête... Et ceux qui prêtent attention à ce que leur dit leur cœur.
Les premiers se tourneront vers la pelouse du Parc et ne suivront que 22 hommes en short. Les seconds se tourneront vers leurs voisins de tribune, regarderont vivre le KOB et le Virage Auteuil. Les premiers resteront face vers le bas, vers le pré vert. Les seconds ne manqueront pas tôt ou tard de lever les yeux vers le ciel, vers ce trou béant, baigné de lumière, qu’ouvre le toit dentelé du Parc. Mais qu’est-ce qui fait du Parc des Princes ce qu’il est ? Pourquoi le Paris Saint-Germain est-il toujours vivant, et fort, malgré les crises, les attaques et les périodes de doute ? Qu’y a-t-il au-dessus de nous, pour nous protéger ? Quelle présence sent-on quand on lève les yeux durant un match, la nuit, pour suivre cette lumière, et ces chants qui s’échappent dans les cieux.
Je vous mets au défi de ne pas la sentir, la protection de la Tour Eiffel, dès la prochaine rencontre... Oh, peut-être ne gagnerons-nous pas, bien sûr. Mais prenez le temps d’écouter vos sentiments, et dites-moi que vous ne sentez rien quand vous venez la nuit au Parc, je ne pourrai le croire. Elle est là, au dessus de nous.
Quoi qu'il en soit, les années 1990 mettront vitre fin à ce rêve, car
Canal + voudra imposer sa patte sur
tout le Paris SG. Le symbole du club sera donc modifié, pour cadrer davantage avec la décoration de la grille de la chaîne cryptée. Cela donnera le blason suivant :
Mais les supporters n’accepteront jamais ce nouvel écusson : trop différent, trop impersonnel, il sera combattu, et finalement abandonné par les dirigeants, même s’il persiste encore comme en-tête dans certains papiers officiels. À noter que même le nom « PSG » est rejeté par certains anciens supporters, qui n’utilisent comme surnom pour le club que le « Paris SG »...
Le club reviendra donc dans la deuxième moitié des années 1990 au blason que l'on qualifie désormais d'"
historique". La Tour Eiffel pour Paris et le berceau du Dauphin pour Saint-Germain en Laye sont donc officiellement reconnus comme emblèmes du club.
L’emblème sera dépoussiéré une dernière fois en 2002 pour prendre le visage qu’on lui connaît actuellement. La date de création retenue par les dirigeants pour fêter le trentenaire en l’an 2000 y est établie, et on revient à un bleu plus profond, très proche de celui choisi par Daniel Hechter pour dessiner nos premiers maillots. On y distingue parfaitement le berceau royal, et la fleur de lys. Voici donc notre blason actuel (désolé j'ai pas trouvé plus gros):
En attendant la prochaine remise au goût du jour...
Arno P-E
PS : un grand merci à McSim pour ses images. Tous les emblèmes du club sont issus de son très précieux site, dont voici l’adresse :
http://psg70.free.fr/accueil.htm