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Auteur Fil de discussion: Les Parisiens et la grippe du poulet  (Lu 2845 fois)
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Arno P-E
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« le: 29 Janvier 2006 à 14:29:47 »

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Le supporter du Paris SG, c’est parfois un type comme les autres. Citoyen habitant dans un quartier relativement tranquille, au sein d’une ville elle aussi tranquille, et menant l’existence tranquille d’un tranquille fonctionnaire. Bref, le gars pour qui les occasions de croiser les membres des forces de l’ordre sont plutôt rares les jours de semaine. Sauf que le week-end, au Parc, il y a toujours de quoi faire... Et même pour un tranquille supporter, abonné dans une tribune tranquille et vivant tranquillement son petit bonhomme de chemin, entre les CRS, les policiers du SARIJ, des RG, les gendarmes lambda et autres playmobils en tout genre, le moins que l’on puisse dire c’est qu’un soir de match au Parc des Princes, il y a de quoi attraper la grippe du poulet.

Alors les membres de la Police Nationale penseront tous la même chose en lisant ceci : « oui, les supporters du PSG ils se plaignent, mais est-ce qu’ils savent ce que ça donnerait si on n’était pas là ? » Effectivement, personne ne peut dire avec certitude ce que donnerait un Parc sans la bande à Sarko. En revanche, je peux très facilement vous rapporter ce qui se passe « avec ». Morceaux choisis...

Il faut d’abord vous expliquer deux ou trois choses. La première c’est que déjà, à l’état naturel, le supporter parisien a souvent la langue un petit peu trop bien pendue. Mais au Parc, avec l’excitation avant-match, la joie après une victoire ou la frustration après une défaite, certains sont capables d’avoir des mots dépassant un peu leur pensée. Ou pire, ils sont capables de dire exactement ce qu’ils pensent. Et ça, il faut l’expliquer à ceux qui n’ont pas l’habitude de fréquenter les képis, devant l’adjudant-chef Michalon, c’est carrément pas une bonne idée. Enfin mes camarades se comportent ainsi, mais moi non hein... Je le précise parce que je sais que tout ce que je vais raconter par la suite est très mal et tout. Et que c’est pas mon genre de faire le malin devant les CRS. Mais parfois, que voulez-vous, on est dépassé par les évènements.

Le match à guichets fermés

Bon. Prenons les anecdotes par ordre chronologique. Soir de match. Le Parc. Ce que l’on rencontre en premier lors des rencontres à guichets fermés ce sont les barrages de Police. Alors ça, c’est parfois assez surréaliste. Par exemple, si vous êtes chanceux, vous pouvez avoir droit à l’échange suivant, que j’ai vécu près de Boulogne :
- Adjudant-Chef Michalon : Hep, billet siouplè !
- Arno P-E (sentant confusément que direct ça part mal) : Bah c’est-à-dire qu’en fait je n’ai pas mon billet.
- A-C M : Ah, mais alors pas question de passer, c’est un match à guichets fermés. En fait ça veut dire que tous les billets sont déjà vendus, et donc sans billet c’est même pas la peine d’essayer de rentrer.
- Arno P-E (pensé Ouh pétard, c’est un bon celui-là, il essaye de m’expliquer ce que c’est qu’une rencontre à guichet fermé, je sens que ça va être énorme là...) : Euh, oui, je sais, mais j’ai prêté ma carte d’abonnement à un ami la semaine passée, et là il doit me la rendre. C’est le gars en blouson vert là-bas, le voyez-vous ? C’est idiot mais nous nous sommes fixé rendez-vous devant cette supérette, sans penser qu’il serait alors dans la zone interdite aux gens qui n’ont pas leur place.
- A-C M : Ah, c’est ballot.
- Arno P-E : Oui, comme vous dites. Je peux passer maintenant ?
- A-C M (énonçant une évidence) : Non ! Puisque vous avez oublié votre billet et que c’est un match à guichet fermé...
- Arno P-E (C’est moi où il m'a pas écouté là ?) : Mais je n’ai rien oublié : je vais juste voir le gars qui est là, à 15 mètres derrière vous pour le récupérer mon billet ! Bon, j’ai une idée : vous me laissez passer, et vous dites à un de vos gars de m’accompagner, il verra bien que je raconte pas n’importe quoi.
- A-C M : Non. Les forces agents de la Police Nationale n’ont pas vocation à jouer les baby-sitter pour les gars comme vous qui oublient leur billet.
- Arno P-E (vaguement énervé) : Mais zut, je ne l’ai pas oublié, je l’ai prêté à un ami qui est juste là. Devant nous ! Et maintenant je suis bloqué.
- A-C M : Oui, vous êtes bloqué. Effectivement. Puisque vous avez oublié votre billet. Eh, oh, pourquoi vous hurlez là ?
- Arno P-E : Bah un, parce que ça soulage, et deux, j’essaye d’appeler mon copain, puisque je peux pas passer. OOOOOOOHEEEE !
- A-C M : Vous allez arrêter immédiatement de troubler l’ordre public en criant, oui ?
- Arno P-E : Pfff... Vous n’avez qu’à me prêter votre méga ! Vous avez un superbe mégaphone, là, vous ne l’utilisez même pas. Je vous l’emprunte deux secondes.
- A-C M : Pas question, z’êtes malade ? C’est la propriété de l’état ! Vous ne criez pas, et vous appelez doucement le monsieur susnommé histoire de ne pas exciter tout le monde.
- Arno P-E (carrément excédé) : Mais comment voulez-vous qu’il m’entende si je l’appelle doucement, mince ! Laissez-moi passer trois secondes, lui parler et revenir... Tiens, je vous paye si vous me laissez passer.
- A-C M : Non ! Euh... Vous n’avez pas pensé à le joindre par téléphone ?
- Arno P-E : Oh, super idée dites-donc, j’y aurais pas pensé tout seul depuis une heure que je suis là... Sauf que j’ai plus de batterie. Vous me prêtez le vôtre ?

Vous aurez compris que l’imbroglio peut durer longtemps... Là je m’en suis sorti au bout de je ne sais combien de temps de palabres, en laissant ma CNI en otage dans les mains d’Edgar Michalon, adjudant-chef de son état, le temps que j’aille demander à mon copain de venir expliquer la situation. Ouf...

Mais je voulais juste aller à Auteuil moi...

Sauf qu’il ne faut pas rêver. Une fois ces barrages passés, on est loin d’être sorti d’affaire. Il y a des tas d’autres finesses. Comme le barrage semi-perméable. Alors ça c’est du grand art. Entre Auteuil et la F, il y a souvent un cordon de ce genre. Comment vous expliquer si vous ne connaissez pas le truc... Hum... C’est un peu le principe du Gore-Tex anti-transpirant : l’eau de pluie est censée ne pas pouvoir rentrer dans le blouson, mais dans l’autre sens, la transpiration devrait normalement pouvoir en sortir. Donc si vous arrivez d’Auteuil et que vous voulez aller au siège du club en passant devant la F, c’est impossible. Mais si vous êtes parti du siège et que vous voulez vous rendre vers le Virage, là vous devriez pouvoir passer. Sauf si vous tombez sur un Michalon et ses acolytes, bien sûr...
- Michalon n°1 : Bonjour monsieur. Où allez-vous ?
- Arno P-E (pensé Nulle part, je reste là, j’admire la paysage. Hè... Sympa la matraque !) : Bah de l’autre côté du barrage, à Auteuil.
- M n°1 : Bien, alors vous franchirez le barrage filtrant au milieu de la chaussée siouplé.
- Arno P-E (toujours poli avec les gars qui ont une matraque d’un mètre de long) : Très bien. Bonne journée...
- Michalon n°2, cinq mètres plus loin : Bonjour monsieur. Où allez-vous ?
- Arno P-E (pensé Bon, la première fois j’ai pas osé, mais là je le pense tout bas parce qu’il m’énerve... « Dans Ton Cuuuuuuul ! » Ouf, ça soulage... ) : Bah ici il n’y a pas non plus trop le choix : je vais de l’autre côté du barrage, à Auteuil.
- M n°2 : Bien, alors vous franchissez le barrage filtrant sur le côté de la chaussée siouplé.
- Arno P-E (surpris) : Ah ? Bon, bon... Et bien va pour le caniveau alors...
- Michalon n°3 (les pieds dans le caniveau) : Bonjour monsieur. Où allez-vous ?
- Arno P-E (De l’autre côté. Juste derrière toi. Putain mais vous croyez quoi ? Que je vais jusqu’au barrage pour me balader, avant de faire demi-tour ? Evidemment que je veux aller juste derrière toi !) : hum... Et bien à Auteuil... Là.
- M n° 3 : Bien, alors vous franchissez le barrage filtrant sur le trottoir siouplé.
- Arno P-E (abasourdi) : Pardon ? Vous voulez dire à cinquante centimètres à droite ? Donc ici entre vous deux je ne peux pas passer, mais là, entre vos deux collègues c’est bon ?
- M n°3 : Vous avez un problème ?
- Arno P-E : Non, non, je me renseigne, c’est tout.
- Le Chef des Michalons (depuis le haut des marches au bord des guichets du Virage) : Hèp, vous là en bas, vous allez où siouplè ?
- Arno P-E (Eh bèh, heureusement que j’ai pas pris de jerrican d’essence avec moi parce que là, je m’immolais par le feu en direct) : Je voudrais juste franchir le barrage...
- C d M : Pour quoi faire ?
- Arno P-E (décontenancé) : Mais... pour aller de l’autre côté !
- C d M : Mais où de l’autre côté ?
- Arno P-E : Mais à Auteuil ! Le barrage est devant Auteuil, je veux aller de l’autre côté. Où pourrais-je aller d’autre ? Il n’y a qu’Auteuil là. Donc c’est à Auteuil que je veux aller.
- C d M : Oula, faut pas s’énerver hein... Allez, venez ici, vous allez franchir le barrage filtrant par le haut des escaliers.
- Arno P-E : Quoi ? Mais pourquoi en haut ? Vos collègues viennent de me dire le contraire !
- C d M : C’est comme ça.
- Arno P-E (aux veaux agglutinés de l’autre côté du barrage, attendant de pouvoir aller vers le siège du club) : Bon, alors attention les gars hein, on ne peut passer qu’en haut. Surtout pas là, ni là, mais que en haut.
- C d M (caressant doucement un instrument vaguement contondant passé dans sa ceinture) : Ah bon, vous le prenez comme ça ?
- Arno P-E (sourire niais) : Mais je ne fais que leur expliquer moi. C’est pour vous éviter des soucis. J’aide...
- C d M : Oui, bah laissez-nous faire notre travail et tout ira bien. Mêlez-vous de vos affaires. Et circulez. Vous nous dérangez là.

Bon, ça faisait guère que dix minutes que je demandais que ça de circuler, mais après tout il avait raison... chacun son travail. Quoi qu’il en soit, j’ai retenu la leçon. Surtout ne rien dire, et faire ce que l’on vous dit histoire de ne pas s’en ramasser une. Comme à l’armée quoi..

Quelques erreurs à éviter

Après, si vous avez envie d’expérimenter les traitements de faveur, vous pouvez toujours tenter de faire le malin. Mais là c’est déjà moins rigolo. Par exemple, lors d’un match Paris SG - Benfica à Charléty, surtout ne dites pas au gars qui fouille votre sac en allant jusqu’à ouvrir votre sandwich de regarder sous la tranche de jambon au cas où vous y auriez caché deux fumigènes. Très mauvaise idée ça. Déjà expérimenté, question effet comique sur le CRS ça ne fonctionne pas. Ou alors c’était pile le mauvais jour, le Michalon avait ses règles, et je suis mal tombé. Je ne sais pas. Mais le résultat n’a pas été cool. Du tout... Comme pour la revente des places aux Playmobils en fait. J’ai un ami qui s’est fait cette spécialité : après chaque victoire, il passe en revue les alignements de gendarmes casqués, vous savez les sympathiques messieurs avec jambières, flash-balls et lacrymo. Ce supporter applique alors la méthode des revendeurs de tickets. A contre-courant il marmonne « qui veut des places là ? Qui ? Tu veux des places toi ? ». Très franchement, le spectacle est merveilleux. Le gars qui tente de revendre son billet après la fin du match à tous les gendarmes qu’il croise, c’est énorme. J’ai même déjà vu des Playmobils se donner des coups de coude en se marrant. Sauf qu’un jour il tombera sur un Michalon qui n’aura pas d’humour. Il l’aura laissé dans une de leurs boîtes de 6 (les camionnettes Peugeot), ne pensant qu’à prendre sa matraque. On est d’ailleurs parfois passé tout près.
Mais bon, une tradition c’est une tradition...

Alors comment ça se passerait au Parc sans forces de l’ordre ? Vu le profil de certains, j’imagine que ce serait un joli foutoir ! Et il y a des chances pour que même le gars qui n’a rien demandé à personne risque de s’en prendre plein la tronche. Parce qu’il sera tombé sur le mauvais gars. Au fond, quand on y pense, ça ne changerait pas donc forcément grand-chose.


Arno P-E Aucune idée...
Journalisée

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