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« le: 24 Juillet 2006 à 10:39:00 » |
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Et si les choses avaient été différentes.
Dimanche 10 juillet 2006, Olympstadion de Berlin, 111ème minute de la finale de la Coupe du Monde.
Depuis le début du match, l'italien le provoque, c'est un habitué.
Mais depuis quelques instants, les insultes fusent, plus odieuses les unes que les autres.
Ils sont, pour le moment, les deux seuls buteurs de cette finale et l'italien arrogant l'énerve.
Pourquoi ce type a-t-il égalisé, pourquoi ? Il a réussit sa tête, là où lui aurait mieux fait de la rater, un peu, juste un tout petit peu …
La fête serait tellement belle si, à la tête de son équipe, pour son dernier match, c'était lui qui levait la Coupe du Monde, 8 ans après. Mais il a réussit sa tête.
Et l'autre qui l'insulte sans cesse. Il comprend l'italien, il comprend les insultes. La fête aurait été si belle. Alors, il craque, il se retourne, s'avance, 111ème minute, coup de boule …
Non ! …
Non, pas tout de suite. Remontons encore un peu.
104ème, Sagnol. Oui, c'est ça, Sagnol déborde sur le flan droit.
Il déborde et centre vers lui. Centre tendu, parfait.
Il est dans la surface de réparation, il s'élève. Il va reprendre cette balle de la tête, il va marquer. Face a lui, sans doute le meilleur gardien de but du Monde. Mais il va marquer, il doit marquer.
Partout, dans la rue, au bureau, partout la France l'a chanté. Il va marquer.
Il ne pense qu'à réussir sa tête, plus rien ne compte.
Il va marquer.
Après sa panenka en première mi-temps, il va, pour la quatrième fois, inscrire un but en finale de la Coupe du Monde. Le but vainqueur. Réussir sa tête. Il va quitter sa carrière en haut, tout en haut, plus haut même. Supportera t'il la gloire éternelle ? Oui, c'est certain. Il a bien résisté à cette monstrueuse pression. Il est vivant, il va marquer. Réussir sa tête.
Il la voit déjà. Parfaite, elle sera parfaite. Bien frappée, cadrée plein centre. Un boulet de canon. Quel coup de boule. La balle va filer vers les cages, sous la barre. En bas, le portier Italien va être crucifié. Il se détend tout de même, par réflexe, mais il sait qu'elle va rentrer. Crucifié, en finale, par celui qu'on va sanctifier dans quelques minutes. Le destin.
Surtout, réussir sa tête.
Mais elle arrive vite cette balle, très vite, trop vite. Ne pas la rater. Il est en l'air, il la frappe. Elle ricoche sur son épaule.
Elle file sur la droite. Le gardien reste planté au centre. Cette balle qui arrivait si vite, s'éloigne si lentement. Elle rebondit. Allez, rentre. Elle tape l'intérieur du poteau. Il a raté sa tête, mais elle doit rentrer, allez. !.
104ème, elle doit rentrer, il doit marquer. Il ne peut pas ne pas avoir marqué.
Alors cet italien, ce Matterazzi qu'il connaît par cœur, pourra bien l'insulter.
Il ne l'entendra même pas. Il a marqué. Coup de boule…
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