A l'heure du coup d'envoi, les joueurs ne sont plus que les seuls acteurs sur le terrain. L'entraîneur n'est certes pas loin (sauf Luis ou Vahid, précédement expulsés donc dans les tribunes
), mais ne peut plus intervenir que par petites touches, mais touches extrêmement importantes.
Je vais me baser sur mon expérience personnelle
, où souvent j'ai entendu mon coach dire à la fin de sa causerie:
"Bah voilà, c'est notre plan de jeu d'aujourd'hui. Maintenant, moi je ne peux plus rien faire, je vous ai fait une compo, j'ai mis plein de flèches partout, mais les acteurs, c'est vous, et il n'y a que votre volonté et votre engagement qui pourront donner corps à cette mise en place."
Après c'est sûr, il intervient toujours, notament au moment des remplacements; il lui arrive aussi parfois de changer de tactique au cours du match. Mais tout ce que lui pense, il n'y a que nous, joueurs, qui pouvont le faire vivre, et ainsi lui donner raison.
Pour poursuivre sur mon expérience, j'encadre une équipe de -13ans le Samedi après-midi.
Malgré toute ma bonne volonté, je n'ai que peu d'influence sur le jeu de mes gamins pendant le match
J'ai beau crier, engueuler, motiver...
si mon milieu droit préfère penser à sa boom du soir
, à sa future console de jeu, ou à jouer tout seul
... je n'y peux pas grand chose
La semaineMais le monde amateur est par définition différent du monde pro, vous en conviendrez.
N'importe quel entraîneur de Ligue 1 voit son groupe tous les jours, il organise ses séances comme il lui sied.
Il impose les choix tactiques qu'il veut donner à son équipe. Il élabore un plan de jeu spécifique à chaque match, et prépare ce plan de jeu dans la semaine le précédant.
Et c'est à ce moment là que l'entraîneur fait le plus gros de son travail, et non pas pendant le match.
C'est là qu'il va recadrer son arrière droit car il est mal placé sur telle ou telle phase de jeu.
Pendant le match, ça il peut pas le faire. Il peut pas rentrer sur le terrain pour lui expliquer qu'il devrait se situer plutôt là qu'ici.
C'est là aussi, qu'il va mettre en place sa tactique sur les corners, qu'il va inventer la technique de la chenille ou je ne sais quel autre animal
C'est là qu'il va essayer des combinaisons, rechercher des affinités entre joueurs, voir si la défense est plus efficace à 4 ou à 3 derrière.
Il va également analyser le jeu de ses futurs adversaires, en tirer des conclusions, et imaginer les réponses possibles pour le contrecarrer.
Et puis enfin, au-delà du football, l'entraîneur est un meneur d'hommes, le chef (père?) de tout un groupe. Il le dirige; bien souvent, c'est lui qui l'a façonné, il est à son image, il est tel qu'il le souhaite.
L'entraîneur se doit de créer une alchimie entre ses joueurs, il faut que la colle prenne, pour que tous aient envie de gagner
ensemble.
Le jour du matchLe grand jour est enfin arrivé, l'équipe va pouvoir mettre en application ce que l'entraîneur a mis en place cette semaine à l'entraînement.
Il fait sa causerie
et sa première décision marquante sera le choix du onze titulaire (même si maintenant il est connu bien souvent au plus tard la veille du match).
Et après il laisse place aux joueurs, qui seront les acteurs de la rencontre.
Il pourra toujours faire des changements tactiques, notament au cours des remplacements. Changements qui peuvent changer la physionomie du match, on l'a encore vu récemment.
Car l'autre grande responsabilité d'un entraîneur, à part gérer son groupe au quotidien, et de faire face à la réalité du match.
Il doit sentir le niveau de forme de ses joueurs à l'instant présent. Il doit décider lequel de ses remplaçants sera le plus efficace, et à quel poste, quand il va rentrer.
Tout ce travail est lié à l'instinct, et n'est pas appris dans les bouquins.
Je connais un entraîneur moustachu qui, mené 2-0 à l'extérieur, a fait sortir un latéral gauche pour faire entrer un défenseur central... 30mn plus tard cela faisait 2-2.
L'entraîneur a une influence primordiale dans les résultats d'une équipe, puisqu'il la dirige.Mourinho ne réussirait peut être pas à Lyon, qui sait? Peut être que ses idées ne passeraient pas auprès des joueurs?
Ou peut être que n'importe qui peut réussir à Lyon. Il suffit de mettre 11 joueurs sur le terrain, une équipe pas trop bancale avec des défenseurs et des attaquants, et les joueurs font le reste.
Comment comparer la part de responsabilité de Houiller dans les résultats lyonnais, et celle de Correa dans les résulats nancéens?
Elles n'ont surement pas la même proportion.
Gérard ferait-il aussi bien que Pablo avec l'effectif de Nancy?
Continuons par exemple avec l'an Vahid I, où le onze titulaire était quasiment le même à chaque match, où le jeu pratiqué n'était pas spectaculaire, pas spécialement beau à voir, et pourtant, l'équipe ne gagnait-elle pas la plupart de ses matchs?
Est-ce que Vahid faisait exprès de travailler comme cela, sur la défensive, ou des fois il essayait de leur apprendre à faire du beau jeu mais ça marchait pas avec eux? (je caricature un peu!)
Donc en fait un entraîneur est jugé aussi par rapport à l'effectif qu'il a. Dans ce cas, pour bien faire les comparaisons, il faudrait que tous les entraîneurs aient les mêmes joueurs, et voir ce qu'ils font avec. Un peu comme en Champ Car je crois, où tout les pilotes ont la même voiture.
Tout ça pour dire que ta question est vachement compliquée, Ad
, mais super intéressante
Enfin, cette réflexion venant, on peut encore voir plus haut, et s'attacher au rôle du président, qui lui, choisit son entraîneur. Quelle est donc la part de responsabilité du président?
Vaut-il mieux avoir un président strict, prêt à couper les têtes à la moindre mauvaise série
, ou plutôt un président confiant envers les hommes qu'il a mis en place
?
Dugudu, super-fouilli, qui n'a sûrement pas répondu à la question, mais qui voulait absolument répondre pour apporter encore plus de questions