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« Répondre #4 le: 16 Février 2007 à 08:41:53 » |
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Je vous copicolle ici un texte énormissime d'un certain Le petit prince, sur le fil PEM des Cahiers du Football. Il vaut tellement son pesant de cahuètes que je voulais vous le montrer:
Le petit prince jeudi 15 février 2007 - 22:09 (V'là un compte-rendu du match d'hier, réalisé en regardant la télé par dessus l'épaule de Rastapopoulos sur Sopcast. Attention aux chutes de pavés et aux éclats de vers)
Juliade et Mendyssée, par le petit prince.
Prologue
Chante, ô déesse, la colère du fils de Pelé, Julio César, L’homme aux mille tours, qui trouva la barre, Et la lutte qui opposa sur le pré Paris et Hellènes, Le quatorzième jour de Février, le mois au nombre de jours changeant. Ce n’est pas, ô muse, la joute amoureuse du troyen Pâris Avec Hélène de Sparte, née du cygne, que je veux conter, Mais la rencontre des Borellides venus des bords de Seine Avec les exilés de Smyrne, qui fondèrent chez les Athéniens Le club à l’aigle bicéphale, jaune comme l’Asie, Et que soutient Phocée, la cité de Djibril briseur de jambes, Rivale de Paris aux multiples entraîneurs.
Chant 1 : les absents
L’aigle des Açores, et d’autres, sont restés à l’écart du pré : Ainsi en a décidé Le Guen, dont la langue est du même bois que le banc, Que chauffent Rothen aux cheveux d’or, Armand, Rozenhal au jeu propre, époux de la belle Petra, Gallardo bon pourvoyeur de ballons, Luyindula, Alonzo ami des poteaux, et Pauleta. En effet le breton a tenu ces propos dans son cœur : « Laissons se reposer les meilleurs des parisiens, Car nous aurons bientôt d’autres combats à mener Dans la ligue du roi Aulas boursicoteur, Dont l’issue importe plus que la coupe qui est en jeu. Aussi faisons cette fois confiance aux plus jeunes Qui ont dans le cœur le désir de montrer leur valeur. »
Chant 2 : composition de l’équipe
Il a ainsi organisé son équipe, parée de chocolat : Devant Landreau, le gardien aux vifs réflexes, Il dispose pour la première fois le jeune Sakho ; Au centre il place les jumeaux Cissé et Traoré : Lents, mais habiles à intercepter les ballons, Et sur l’aile droite Mendy imbattable à la course : C’est à lui que fut donné naguère un ballon de plomb, Car on espérait le ralentir ainsi, comme Hippomène jadis Freina la course d’Atalante avec les pommes d’or. C’est lui qui ce soir devra contenir les assauts De Julio César fils de Pelé, l’homme aux mille tours. Devant eux les jeunes Mulumbu et Chantôme, Et Hellebuyck venu du Forez, seront au cœur de la bataille, Tandis qu’à l’attaque vont se ruer les Ivoiriens aux pieds collants, Et l’Uruguayen qui fait pleurer les défenseurs.
Chant 3 : les pensées des hommes et des dieux
Sans doute, il leur raconte le combat précédent Auquel lui-même participa dix ans plus tôt : Il leur rappelle l’exemple de Loko au triple but, Et leur montre ainsi que les destins sont surprenants : Zeus tout-puissant peut très bien décider leur victoire. Tandis qu’il encourage ses troupes par ces mots, Zeus assembleur de nuées est résolu de les favoriser : En effet il est irrité contre un grec : il l’a mal digéré. Mais jalouse des Ivoiriens aux pieds collants, Sa fille Athéna aux yeux pers a jeté un sort à Kalou, Frère de Salomon : que le cadre se dérobe sans cesse à lui, Comme à Diané, venu lui aussi d’Abidjan. Ainsi l’a décidé la déesse de l’Olivier : Ils frapperont comme Monterrubio et Kapo.
Chant 4 : arbitre et coup d’envoi
Quand l’heure est venue, Thomson maître du jeu, Ordonne de commencer l’affrontement. C’est lui que Platini fils de Zeus a établi juge des actions, Avec deux assistants : de même Minos siège aux enfers, Assisté par Éaque et Rhadamanthe, son frère. Alors on voit les jeunes joueurs s’élancer, Et, comme un groupe de pigeons au jabot scintillant Se dispute un morceau de pain sur la place, Ils tentent chacun de porter le ballon vers l’avant En l’envoyant de l’un à l’autre avec les pieds. Chaque équipe à son tour intercepte la balle, Et tente d’approcher du but bien gardé.
Chant 5 : domination parisienne
Cependant les parisiens dominent les échanges, Et Rodriguez qui fait pleurer les défenses, Porté par Hermès aux pieds ailés, s’élève le plus haut, Expédie le ballon qui semble aller vers le but : Dans le stade, les cris cessent un court instant, Mais la clameur reprend de plus belle : La barre a repoussé le ballon envoyé. Alors Diané, protégé des regards par un nuage Dont Zeus assembleur de nuées l’a entouré, Echappe à tous les défenseurs et veut frapper, En vain : la déesse athénienne l’en empêche, Et fait pencher la balance en faveur des grecs.
Chant 6 : l’occasion grecque
Aussitôt le héros grec, Julio César fils de Pelé, Se faufile parmi les défenseurs de Paris : Nul ne semble pouvoir arrêter son élan. Bernard imbattable à la course est trompé, Et le gardien aux bras courts s’est trop avancé : Le grec aux mille tours en fait deux ou trois Et décoche un tir très puissant vers la cible : On dirait la foudre lancée par Zeus, qui atteint toujours au but. Mais celui-ci détourne l’éclair sur le haut du poteau, Et le gardien soulagé peut se saisir du ballon. Zeus courroucé contre les grecs n’en reste pas là : Il veut que Paris soit déclaré vainqueur : Alors un corner est tiré vers le but athénien.
Chant 7 : but de Traoré
Comme l’asperge molle à la croissance rapide Dépasse à la fin de l’hiver les herbes qui l’entourent, Ainsi Traoré l’Ogécéen s’élève au dessus des Athéniens Et, frappant avec le haut de son crâne bien lustré, Il envoie le ballon aux panneaux cousus vers l’avant. En vain le gardien grec se détend avec souplesse Et cherche à l’attraper de ses mains aux gants accrocheurs : Le ballon déjà roule dans les mailles de nylon, Comme une orange échappée d’un filet percé. Thomson, que Platini fils de Zeus a établi juge des actions, Valide l’avantage des Borellides, et bientôt Il signale le moment de la pause dans l’affrontement, Car déjà la moitié du temps s’est écoulée.
Chant 8 : Mi-temps
Aussitôt dans les foyers, sur les collines d’Athènes, Et au bord de la Seine au cours sinueux, Les spectateurs ruminent la première partie du combat, Pendant que la télévision aux mille couleurs Diffuse précipitamment, dans la langue de chacun, Les publicités qui encouragent à la dépense. Certains se levant promptement du canapé Vont chercher la bière encapsulée de fer D’autres vont au contraire la rendre à la nature : Comme on voit les soirs d’été dans les jardins publics Les arroseurs automatiques sortir de terre en même temps Et abreuver tous ensemble les pelouses assoiffées, Ainsi à la mi-temps les spectateurs urinent de concert.
Chant 9 : seconde mi-temps
Lorsque chacun enfin a retrouvé sa place, Thomson au sifflet sonore relance la partie. Athènes vainqueur de Milan et des Loscéens Voudrait renverser le cours de la rencontre, Et fait rentrer de nouveaux joueurs sur le pré. Mais Paris résiste à ses assauts et ne lui permet pas De dépasser la deuxième ligne de défense : Ainsi que le râteau rassemble les feuilles en Automne, Ainsi Chantôme et ses compagnons ramassent les ballons. Cependant ils ne parviennent pas à aller plus loin : Athéna défend aux Ivoiriens de marquer. Alors Le Guen à la langue de bois fait sortir Diané Et envoie à sa place Luyindula, un autre Alsacien.
Chant 10 : seconde occasion grecque
Ils étaient sur le terrain depuis longtemps déjà, Et leurs corps et leurs esprits étaient moins vifs. Cependant ils s’efforcent encore d’aller vers l’avant, Et Athéna n’a pas perdu tout espoir pour l’Attique. Alors Koné s’élance et va frapper vers le but. Aussitôt Hermès le messager des dieux l’avertit : « Koné, celui qui porte un nom ivoirien, s’apprête à marquer, Athéna, fille de Zeus, ne l’as-tu pas interdit ? » La déesse aux yeux pers est abusée par ces mots, (Car la déesse est femme, peu savante au jeu de balle) Elle croit à un tir parisien, et sans perdre un instant Lui ordonne de dévier la trajectoire du ballon ; Hermès aux pieds ailés détourne la frappe, Qui échoue dans les mains du gardien aux bras courts.
Chant 11 : débat entre Zeus et Athéna
Cependant Athéna se rend compte de son erreur, Et va s’en plaindre au père des dieux et des hommes. Mais Zeus amusé lui adresse en retour ces paroles : « Tu apprendras ainsi qu’il y a des Koné et des Koné. Mais, de toute façon, je veux la victoire de Paris. Je veux par cette action éclatante punir l’indigeste grec. » Aussitôt la déesse lui fait cette réponse étonnée : « Comment ? Peux-tu favoriser le destin de Paris ? Il est honteux pour un dieu de s’associer à une telle engeance ! Ne sais-tu pas leur classement ? Et leurs débordements ? » Mais Zeus souriant lui adresse en retour ces paroles : « Tu dis la vérité, mais c’est parce que j’ai découvert, Il y a peu, dans les Cahiers, le classement à l’envers. J’ai voulu leur montrer que je pouvais mieux faire. »
Chant 12 : Mendy
Ayant dit ces mots, il va sur le pré, invisible aux mortels, Et touche le pied gauche de Mendy imbattable à la course. Aussitôt l’Ebroïcien reçoit le ballon de Rodriguez. Comme ce dernier lui bloque l’aile droite qu’il chérit, Il doit repiquer vers le centre, qu’il ne chérit pas. On ne sait qui, de lui ou des défenseurs qui lui font face, Est le plus étonné de le voir traverser la défense, Ainsi quand le pied imprudent a marché sur le serpent, Tous deux sont surpris, mais le pied, qui pourrait frapper, Reste alors trop prudent, retenu en arrière par la peur ; Ainsi les défenseurs font de trop faibles tentatives pour l’arrêter. Il élimine les adversaires les uns après les autres Et arrive à la limite de la surface de réparation.
Epilogue : le but de Mendy
Le soleil était couché depuis bien longtemps, Derrière le Taygète et les montagnes du Péloponnèse, Et les mortels fatigués veillaient pourtant, Gardant grand ouverts les yeux pour le voir : Posant le pied droit pour prendre un bon appui, Mendy imbattable à la course tire en arrière l’autre jambe Et quand il a pris suffisamment d’élan il l’envoie en avant. Alors le pied gauche heurte avec violence le ballon, Et celui-ci s’envole vers le coin droit du but hellène. On dirait un oiseau blanc qui file à tire d’aile Porté par les courants dans un bleu ciel d’été. Frappé fort, il flotte, frotte la lucarne, fond enfin, Et, freiné, s’arrête au fond des filets. Tout s’arrête. Ivre de joie, sous le calme regard de Zeus, Mendy a commencé une course effrénée.
le petit prince
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