. Bon alors, rapide résumé pas du tout exhaustif de mon match.
Comme d’habitude, la pression monte lentement durant l’après-midi. sauf que là, j’ai eu la très mauvaise idée d’aller me faire un footing de décrassage avec un ami, histoire justement de me détendre. Oh, le footing s’est bien passé, mais il m’a affreusement décalé dans mes horaires. Et comme je suis normalement encore plus réglé qu’un vieux célibataire, tout retard sur mes plans me stresse affreusement. Je me suis donc pressé d’aller sous la douche (aïe, froide quand on laisse pas le temps au chauffeau de se lancer), pressé de partir chercher de l’essence (pourquoi le gars dans ma file d’attente met-il une heure pour trouver le bouchon de son réservoir ?), pressé de rejoindre le Parc (mais que font tous ces connards sur MA route ?)... le tout sans faire d’étirements. Grossière, mais alors vraiment, très grossière erreur. Passer une heure trente les genoux dans le menton, serré à côté de Smegs (qui n’est pas bien gros, mais bon, qui occupe son siège du Parc tout de même), le tout perclus de contractures aux mollets et aux cuisses, ça n’est pas ce qui se fait de mieux...
Enfin bref, c’est donc avec 45 minutes de retard et la démarche d’un canard transgénique que je me dirigeais vers les 3 Obus, la brasserie de la Porte de St Cloud (petite précision pour les nullards qui pourraient croire qu’elle est Porte d’Auteuil, enfin j’me comprends) pour retrouver le Patron. Le rendez-vous fixé avec Vivien - Markosup était clair, et je fus donc surpris de ne pas le voir sur place. Je profitais donc de ces quelques minutes d’attente pour scruter la population locale. Le
PSG n’a pas changé. Il brasse toujours autant de monde, de la Caille-ra à casquette sur l’oreille (aussi appelée « Wesh » par les spécialistes), jusqu’à la Bimbo du XVIème, avec ses lunettes Gucci et ses talons en croco Toujours marrant d’étudier la faune locale quand elle se mélange... mais bon, faut pas déconner non plus, c’est Vivien qui avait ma carte d’abonné, et tant qu’il resterait introuvable, je resterai, pour ma part, au pied de ma tribune. Il fallait agir. C’est donc ce que je fis, répondant à une géniale inspiration : les 3 zobs formant un coin de trottoir, je me décidais à me décaler de quelques mètres, pour voir si de l’autre côté il...
Tiens, Vivien ! Mon chef bien aimé attendait depuis presque une heure, je choisis donc la politesse la plus respectueuse pour lui dire bonjour, m’enquérant de sa santé :
Salut-ça-va-bien-t’as-ma-carte ? Ouf... Un arrachage d’abonnement plus loin, le match pouvait commencer !
Direction la tribune K, et sa réserve de membres du forum. Coucou à Smegs, coucou à Cisco
et la discussion de spécialistes, pour retrouver les joueurs à l’échauffement, débutait :
« -
C’est qui le gars derrière Badiane ?
- C’est qui Badiane ?
- Bah c’est le Noir, là, en survêt, avec les cheveux courts... Tiens, il a le ballon juste là, maintenant.
- Gné ? »
Grosso modo, on a réussi à se mettre d’accord sur les fondamentaux suivants : On aime pas la gueule de Ledentu non plus
. Les frères Farnerud ont des prénoms marrants. Le fait que le Strasbourgeois Ullrich Le Pen soit absent va éviter à certains intellectuels du coin de nous ressortir leurs slogans si fins. Ateba n’est pas si grand que ça, et il a aussi un prénom marrant. Faut gagner ce soir.
Alors ça fait court, mais on a bien mis une demi-heure pour en arriver à ces résultats, donc vous allez éviter de critiquer SVP.
Le match commence, avec un joli tifo du KOB. La voile
notre histoire deviendra légende est culte, ça fait toujours plaisir de la revoir. Même si à force, on se dit que c’est comme Vivien quand il promet de bosser pour le site : il aurait peut-être fallu fixer une date limite, un échéancier, ou un truc du genre (aïe, le coup bas... je me permets, il a plus mon abonnement en otage, alors c’est bon)... Joli crackage de fumis à la clef, en plus (et hop 10 000 € pour la LFP). A Auteuil, bah du classique : les drapeaux côté LF ça rend bien, les pots à fumée, côté Supras c’est nul à chier et ça pue. Faudrait arrêter avec ça, je n’ai jamais vu un seul tifo à base de pots à fumée qui n’ait été lamentablement foiré. L’effet arc-ciel c’était une bonne idée, mais au final, ça fait vraiment feu maigrelet dans la déchetterie de produits radioactifs de Mourmansk, c’est pas génial.
Pour le terrain, Fournier nous a réservé une composition standard, remplaçant Cissé par Landrin, et Armand par Atéba. Le premier quart d’heure fut entièrement à notre avantage. Pressing haut, très bonne circulation de balle, avec un Kalou très en jambes, et bien plus altruiste que lors des dernières rencontres. On s’est procuré plusieurs grosses, voire très grosses occases, qui se terminaient toujours ainsi : soit en un contre un l’attaquant tardait trop et s’empalait sur un Cassard qui n’en demandait pas tant (Pauleta, Landrin), soit l’attaquant repiquait dans l’axe à l’entrée de la surface et trouvait le pied d’un défenseur (Kalou, Pauleta). Mais l’envie était là, nous jouions haut, et bien. restait à concrétiser cette domination.
C’est là qu’intervient Dhorasoo. Vikash a dû toucher 4 balles en 25 minutes. Seulement voilà, dès qu’il joue, il se porte vers l’avant, et donne des ballons extras. Ca ne passe pas dans 100 % des cas, évidemment, mais c’est systématiquement bien pensé, et dangereux pour l’adversaire. Ce joueur est vraiment précieux, et c’est sur une de ses ouvertures que pauleta frappera de loin. Kalou récupère le tir contré, et... repique au centre à l’entrée de la surface. Et merde, se dit-on, il va encore s’empaler sur un défenseur ! Sauf que là, sa frappe du gauche est tellement sèche qu’elle trompe tout le Parc, Cassard compris ! Ouverture du score, totalement méritée pour le
Paris Saint-Germain...
Hum. Enfin totalement méritée, parce qu’on a un bon gardien. Que dis-je, un gardien extraordinaire. Letizi parlera d’
arrêt miracle sur la reprise de Gmamdia, et c’est vrai que toute notre tribune voyait déjà la balle au fond de nos filets, alors que le score était encore vierge et que
Strasbourg n’avait pas franchi une seule fois la ligne médiane. Seulement voilà, le ballon alla frapper la main de Lionel et notre but restait préservé. Miracle, talent, ou chance ? En tout cas, Letizi se trouve au bon endroit au bon moment, et c’est bien tout ce qu’on lui demande !
Le match baissa ensuite de rythme. Rothen se faisait sécher toutes les 3 minutes, et ce qui devait arriver arriva : il sortit sur blessure. Semak fit ce qu’il pu pour le remplacer mais son apport en tant que milieu gauche n’est pas optimal. Nul doute que Fournier réfléchit déjà à une solution plus performante pour les prochains matches. Comme d’habitude, après avoir fait preuve d’une maîtrise totale, et ouvert le score, le Kloupe se mit à reculer. Mais il ne fut plus jamais vraiment mis en danger. Ateba par ses jaillissements coupait les trajectoires, le jeune Camerounais est d’ailleurs à créditer d’un très bon match. Mendy fut plus que solide, il se montra carrément irréprochable. Le commentaire de
L’Équipe à son sujet est d’ailleurs justifié :
Intraitable face à Attache. Il s’est bien gardé de relancer au hasard. Un défenseur intraitable et qui relace bien, que demander de plus ? Sans doute qu’il ne soit pas du
Paris SG, vu la note qu’il a récoltée : 5 ! Il méritait au moins 1,5 point de plus ! Rozehnal fut très bon, même s’il se permit quelques remontées de balles pas forcément utiles, vu ce que nous a coûté la dernière de Yépès contre
Nice... Le bloc était solide, l’équipe gérait, et dès qu’elle a remis un coup d’accélérateur en fin de mi-temps, Kalou a eu une occase énorme, tentant un lob magnifiquement foiré alors qu’il était seul devant Cassard, et que Pauleta était décalé, seul aussi, plein axe.
La mi-temps et le challenge Wanadoo arrivaient à point : Smegs pu s’en griller une, et je pus me mettre debout malgré les crampes. Super challenge, gagné par les ch’tis gars de Trappes qui mesurent tous 1m90 à 13 ans, avec quelques merveilles. Le gars qui frappe poteau gauche, le ballon rebondit ensuite poteau droit, et ça ressort... avec le splendide commentaire du speaker :
oh bah ça c’est rare alors ! Du pur Groland ! Suivi de la toujours magnifique épreuve de reprises de volée : frappe de l’oreille gauche, centre à 15 mètres au dessus du point de penalty, reprise-passe en retrait, etc.
On remballe les panneaux de pub, et on reprend. Bon, pas grand-chose à signaler en deuxième mi-temps, à part le Ledentu-show. L’imbéc... euh... L’arbitre va voir son assesseur et lui parle à l’oreille. Là, je ne peux m’empêcher le commentaire suivant : « grouillez-vous, l’arbitre veut une pizza quatre-fromages ». J’étais en dessous de la vérité : le speaker prend le micro, et en plein match nous sort le discours le plus stupide qu’il m’ait été donné d’entendre au Parc (et pourtant...).
« Oui, euh voilà, il y a des gens qui ont le même sifflet que l’arbitre dans les tribunes, il faudrait arrêter parce que ça le gêne. Alors ceux qui-z-ont des sifflets du même type, arrêtez de siffler, s’il vous plait ». Après cinq minutes de franche rigolade, et une bronca de sifflets assez réussie, les quolibets ont fleuri. On notera le magnifique « Vas-y Jean-Louis, rend son sifflet à Ledentu sinon il va bouder », et bien sûr le « si vous pouviez arrêter d’applaudir, ça dérange vraiment trop les joueurs », et la contribution wimbledonienne de Smegs : « fourteen - fifteen... Quiet please ! ».
Soit dit en passant, vous tenez là l’explication à l’absconse brève de Markosup : quant à 15 minutes de la fin, le juge de ligne placé devant la tribune H s’est mis à nous signaler des hors-jeu alors que Kalou était en train de refaire son lacet dans sa moitié de terrain et que Pauleta était 5 mètres derrière son défenseur, la tension est montée d’un cran. Je ne cherche pas d’excuses à certains excités des tribunes qui disent des choses pas bien, et je ne voudrais pas citer de nom, mais du coup la remarque était facile : mains en cornet autour de la bouche, intonation spéciale speaker
« Oui, euh voilà, l’arbitre voudrait que quelqu’un arrache le drapeau de juge de ligne au débile qui s’est mis au bord de la touche et qui fait des signes aux personnes de la tribune d’en face, parce que ça le gêne ».
Ah, je sais ce que vous vous dites, critiquer les arbitres c’est pas bien, mais alors se moquer ouvertement d’eux, c’est carrément vilain. Vous avez raison. Alors du coup je vais continuer : j’ai adoré la spéciale Ledentu, après les 5 fautes de suite sur Semak, Dhorasoo, et Kalou, en quelques minutes, et dans le même coin : «
attention, prochaine faute c’est un carton ». Et sur le coup-franc, coup de sifflet, faute... sauf que c’est une faute de Pauleta, et donc c’est lui qui prend le carton ! Magnifique. Comme le disait Cisco « pour ce prix là, j’espère au moins qu’il a foutu un doigt dans l’œil du défenseur ». Parfois, on croit rêver devant tant de stupidité arbitrale...
Mais bon, le match s’est poursuivi tant bien que mal. Les Strasbourgeois ont quand même réussi à terminer à 10 (respect à eux, vu comme l’arbitre était lent à la détente, il en a fallu du courage et de l’abnégation), sans se créer la moindre occase. Landrin s’est dépensé comme un beau diable mais a parfois pêché dans le dernier geste, ce qui est dommage au vu de son abattement. Kalou a lentement sombré dans ses vieux démons, préférant plus souvent la solution individuelle autour de l’heure de jeu. Mais au final, son bilan reste très satisfaisant. M’Bami a été lui aussi plutôt bon dans son rôle, pourtant si ingrat (joli catogan à la Gillot-Pétré en première mi-temps on a droit à des variations sans fin sur le thème de la coiffure craignos), et Vikash a terminé le match cramé de chez cramé. Mais quel courage sur ses dernières courses ! Pauleta est un démon toujours à l’affût, une machine à marquer, il est sorti un peu agacé de sa prestation, mais j’espère qu’il ne sera pas suspendu à cause de ce xxXXXxx de Ledentu, car on aura besoin de lui dès samedi !
Fin de rencontre, 1 à 0, victoire, et malgré quelques sifflets en fin de match j’ai donc passé une très bonne soirée. Oui le
Paris Saint-Germain n’a pas poussé à 11 contre 10 alors qu’il menait. Oui, une nouvelle fois on s’est dit que si les joueurs l’avaient souhaité, on aurait pu en mettre deux ou trois de plus. Oui, sur l’ensemble d’un match, nous ne sommes pas encore à 100 %. Mais la saveur de 3 points rajoutés dans notre escarcelle reste inégalable. Gauthier, croisé par hasard à la sortie du Parc ne nous dira rien d’autre : «
Moi, quand on gagne, ça me va ! » Que voulez-vous dire de plus ?
Arno P-E, qui a décidément passé une très bonne soirée.