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« Répondre #11 le: 11 Juin 2006 à 21:41:31 » |
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Depuis cinq saisons que je suis abonné en tribune K, quand le mois de mai arrive je n’hésite jamais : je décide de me réabonner. Abandonner le Parc pour un an ne m’effleure même pas l’esprit. En revanche, année après année j’ai senti monter une envie de changement.
Lors de chaque intersaison, une question m’est revenue : dans quelle nouvelle tribune pourrais-je me rendre ? Cette fois, j’ai trouvé ce qui clochait. Il ne fallait pas se demander où aller... Mais pourquoi ! Et la motivation donne la direction.
La K c’est bien beau, mais depuis le temps, je crois que j’en ai fait le tour. J’ai dû me faire cette réflexion pour la première fois après avoir passé deux saisons pleines là-bas. Il faut dire qu’il y a un problème au niveau bleu, là où j’étais placé : il y a très peu d’abonnés. Non pas que l’abonnement, cette petite carte que l’on achète en début d’année nous transforme en super-supporters... Faut pas croire : en proportion, il y a autant de vrais fans chez les heureux possesseurs du sésame que chez les gars qui n’accèdent au Parc que de loin en loin. La seule différence c’est que même avec la meilleure volonté du monde, quand vous ne venez porte d’Auteuil que trois fois par an, vous avez moins de repères que les gars qui sont là tous les quinze jours ! Alors si on ne connaît pas bien ses voisins de tribune, on peut être un peu gêné et ne pas oser se lâcher, et chanter à tue-tête. De plus, quand vous n’assistez qu’à une poignée de rencontres dans la saison, comment voulez-vous connaître parfaitement les paroles de tous les chants ? Impossible ! Alors que pour les abonnés, au bout d’une bonne douzaine de rencontres, tout cela vous est rentré dans le crâne sans même que vous ne vous en soyez aperçu. Il faut dire qu’avec certains capos qui jouent chaque match au concours du « chant le plus long » (tiens, et si on chantait « nous sommes les Parisiens... » sans s’arrêter pendant toute une mi-temps ?), forcément, vous finissez par imprimer.
Mais en K bleu, chaque samedi vous êtes entouré de nouvelles têtes. Des gars qui sont pleins d’envie, mais qui ne connaissent ni les paroles, ni les gestuelles. Et donc qui ne chantent pas, ou peu. Se retrouver à hurler avec son groupe d’amis à cinq au milieu de cinquante muets, à force psychologiquement c’est un peu difficile. Disons qu’on ne se sent pas toujours très utile...
Pour améliorer tout cela, j’ai d’abord tenté de rameuter du monde. Mais il a fallu se faire une raison : question publicité je ne dois pas être très doué. Après une campagne digne d’un opérateur télé juste avant Noël, j’ai réussi à vendre la K bleue à... trois copains. Et rien n’a changé. De cinq, on s’est retrouvés à huit, perdus au sein de notre tribune, inefficaces au possible. Le bilan était aussi cruel que limpide : pour nous, rester en K c’était accepter un destin de spectateurs. Bref, il était temps de partir sous d’autres cieux... Mais où ?
Un petit tour des tribunes
Première possibilité, les tribunes latérales. Là, pour sûr on y est bien installé. Vision impeccable du terrain, place assise à son nom, fouille minimale à l’entrée et donc pas de perte de temps... Que des avantages pour passer un agréable moment. De bonnes tribunes, bien tranquilles. Mais à quoi bon partir de K pour retomber dans les mêmes travers ? Pour moi, aujourd’hui c’est donc non. Même si j’y retournerai plus tard, sans doute. Mais là, il me faut autre chose.
Pour avoir plus d’ambiance qu’en K, autant aller là où le Parc s'égaye le plus ces derniers temps : en G ! Car il faut bien admettre qu’en quelques années, les ATKS ont réussi à donner une impulsion magistrale à une tribune laissée jusque-là à l’abandon. Alors pourquoi ne pas profiter de leur magnifique travail et se la couler douce ? Laisser les chants venir, et suivre le mouvement, au milieu de la furia... La G, voilà qui serait éloigné de mon ancienne tribune... à tous points de vue.
Parce que géographiquement, la solution la plus proche de la K, au Parc, c’était le Kop Of Boulogne. Là pour le coup, question ambiance tout le monde est servi. Un virage historique, avec des supporters souvent abonnés depuis plus d’une dizaine d’années. Une animation vocale légendaire, reconnue dans tout l’Hexagone, voire dans toute l’Europe, chaque match se résumant à 90 minutes de chant non-stop. Venir au KOB c’est rejoindre une tribune fière avec une identité qui lui est propre. Identité que les membres du Kop défendront bec et ongle, jusqu’au bout. Mais une identité qui va parfois jusqu’à ce que je considère personnellement comme des dérapages. Alors faut-il rejoindre ce virage mythique si je sais que certaines choses m’y dérangeront ?
Reste le Virage Auteuil. En bleu j’y connais du monde, je sais qu’au sein des Supras je serai le bienvenu. Là encore, entre la sono, l’expérience des uns et des autres, et les quinze années d’histoire des Lutèce Falco et des SA, rejoindre le Virage Bleu c’est avoir la certitude de tomber sur une organisation rodée, qui garantit une bonne ambiance, pour ceux qui apprécient le mouvement Ultras.
Alors où aller ? Au Parc, on a finalement presque trop de choix. Ambiance en G ? Légende du KOB ? Tranquillité latérale ? Ultra en Auteuil Bleu ?
Jusque là, je n’avais pas réussi à me décider, repoussant à chaque fois mon départ de la K. Mais cette fois-ci, j’ai pris le problème autrement : je me suis demandé pourquoi je souhaitais changer.
Pourquoi est-ce que je viens au Parc ?
Mon souci c’est qu’en tribune K, j’avais l’impression de lentement me muer en spectateur. Je ne servais plus à rien. Je profitais du Parc, mais je n’aidais pas les Rouge et Bleu. Or être supporter, c’est avant tout essayer d’apporter quelque chose. Essayer de participer à l’Histoire du club. Un tout petit peu, à son niveau. Supporter, c’est faire quelque chose pour le Paris Saint-Germain. En K je ne pouvais rien faire. Je ne veux pas venir au Parc pour moi. Je ne veux pas que ma démarche soit égoïste. Je refuse de venir au Parc comme un consommateur, un gars qui paye juste pour prendre sa dose de plaisir, et qui gueule s’il n’a pas reçu ce qu’il attendait en retour.
Evidemment qu’en latérales on voit mieux le match. On est assis et bien placés. Mais je ne viens pas pour cela. Mon « pourquoi » n’est pas là. Evidemment qu’en G je suis certain de trouver une super ambiance. Alors je pourrais y participer, chanter, bouger... mais est-ce que le Paris SG a vraiment besoin de moi là-bas ? A quoi servirais-je en G ? Il y a déjà plein de monde, j’ai peur de m’y sentir aussi inutile qu’en K. De même pour le KOB ou le VA en bleu. Là, tout est déjà fait, les choses sont en place et elles roulent. Evidemment que j’y serais bien. Ou en tout cas je sais ce que j’y trouverais. Grâce au travail d’autres personnes. Pas grâce à moi.
Mon « pourquoi », ce qui motive mon choix de tribune est là : Où pourrai-je le mieux rendre service à mon club ? Où a-t-on vraiment besoin de moi ?
J’ai décidé d’aller à Auteuil, niveau Rouge. Pas pour aider les Tigris. Encore moins pour prendre leur place, ou leur chercher embrouille. Non, juste pour aider le club. Parce qu’il n’y a que cela qui importe. Je veux rejoindre le VA parce que je crois qu’il y a de la place pour ce que je suis : un supporter indépendant, non violent, qui a envie de chanter pour les Rouge et Bleu. Il y a de la place en Auteuil Rouge pour ceux qui veulent prêter main forte au Paris Saint-Germain, et participer à la reconstruction de cet immense virage.
En fin de saison dernière, l’ambiance était tombée là-bas. Pour des tas de raisons dont je ne peux pas parler parce que je n’y étais pas. Mais le constat est là : la moitié basse du Virage Auteuil ne chantait presque plus. Or, le Paris Saint-Germain ne peut pas se permettre de se passer d’un tel potentiel. Il faut que l’on redonne au PSG un virage qui soit à 100 % de ses possibilités. Pour cela, il n’y a pas besoin de héros, de gars qui veulent tout révolutionner, ou tirer la couverture à eux. Non, pour retrouver un Virage Auteuil à son maximum, il faut juste des supporters. Des gars qui viennent pour donner quelque chose. Des gars qui ont le Cœur Rouge et Bleu. Je crois que c’est mon cas. J’ai envie de participer à une histoire, j’ai envie de sentir que les choses vont dans le bon sens... en partie grâce à moi. Même si je ne fais que chanter, même si je ne suis qu’un seul parmi le Virage. Au moins je veux être de ceux-là.
Alors pour moi, cette année, et même si ce n’était pas la décision la plus facile, ou la plus évidente, j’ai décidé d’aller en Auteuil Rouge. Parce que je crois que le Paris SG a besoin de monde là-bas. Que ceux qui ont le Cœur Rouge et Bleu nous rejoignent. Il n’y aura aucun supporter de trop.
Arno P-E
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