Michel Denisot (mai 1991 - mai 1998) :C'est le président de la « période dorée », lorsque nous parvenions chaque saison en demi-finale de coupe d'Europe, au minimum, et que nous ramenions un trophée, minimum, par saison - dans le cas contraire, c'était la crise.
À ce titre, pour les épopées européennes et le titre de champion qui ont fait connaître le club et rempli le Parc (ce n'est qu'en 1995 qu'on a atteint les 35 000 spectateurs de moyenne), la présidence de Denisot est synonyme de réussite pour le club parisien.
Pour autant, c'est à cette période-là qu'on aurait du s'appuyer sur nos réussites (sportives, financières, populaires) pour construire les bases de nos réussites futures. Et au lieu de ça, on a l'impression qu'on a jamais vraiment bâti, qu'on est toujours resté dans la superficialité, le court terme, les paillettes... Rien ne bouge concernant le centre d'entraînement, si peu concernant la formation et la pré-formation (la réorganisation date de 1998), nos problèmes de supporters ont été tolérés mais pas traités.
Quand Denisot part, on dit le groupe en « fin de cycle » (certains le prendront au pied de la lettre
), le club est endetté, les problèmes de détection/formation sont pointés, il parait que le doublé des coupes nationales après la « première saison blanche de l'ère Canal + » n'est qu'un arbre qui cache la forêt. Donc verre à moitié _____.
Charles Biétry (mai 1998 - décembre 1998) :Ah, Charly. L'homme qui pensait gérer le Paris SG comme un club de province, où on peut tout bouleverser tranquillement et tout reconstruire. Et surtout, qui préférait repartir de zéro plutôt que s'appuyer sur ce qui existait, à commencer par les cadres du club - joueurs, staff. Ceci étant, à part Guerin et Fournier, les départs de joueurs étaient assez attendus (Raï, Roche, Le Guen...).
Après, il a aussi eu une intersaison pourrie par le cas Marco Simone, qui s'est quand-même bien servi des supporters pour se faire augmenter, au final.
Ce qui a vraiment condamné Biétry, c'est d'avoir changé et la direction et le staff technique (Moutier, Le Roy, Mankoswki, Perrin, en plus de Ricardo et Bats), pour les remplacer par un Giresse qui n'avait pas la stature pour être entraîneur à Paris (entraîneur tout court ?). Le recrutement n'était pas forcément incohérent, mais les changements étaient trop importants :
- les arrivées de L. Leroy et Wörns étaient déjà acquises, il a signé des gars dont tout le monde disait qu'ils étaient trop forts (Ouédec, Goma, Lachuer, Laspalles, Carotti - on peut dire qu'ils n'étaient pas faits pour Paris, en attendant on nous saoûlait avec ce genre de mecs pour expliquer qu'il y a pas de bons latéraux à Paris, etc. - c'est le genre de mecs qu'on est censé avec tué parce qu'intrinsèquement ils sont bons - et aussi le genre de gars qui, s'ils sont nés en région parisienne, sont des exemples de mecs qu'il faut absolument signer / qu'il est indigne de ne pas avoir signé à 16 ans), des jeunes prometteurs (Adailton, A. Cissé, Casagrande ) et des valeurs sûres (Okocha, Lama
).
- au rayon des départs, il y avait les sans-surprise au bon moment (N'Gotty, Maurice, Gava), les fins de contrat attendues (Raï, Le Guen, Roche) et puis les sans-regret (Revault, V. Fernandez, Martel, Debbah, Murati, Beye). Restent Guerin et Fournier, poussés dehors.
Au final, il nous reste l'image d'un grand chambardement dicté par des problèmes d'égo, et un échec « annoncé » parce que c'est l'histoire d'un mec qui nous a emmerdé pendant des années, puis a enfin eu le jouet qu'il aurait aimé avoir 7 ans plus tôt. Mais sur le papier, à l'intersaison 1998, mais à part les cadres poussés dehors, on peut pas dire que l'échec était si inéluctable...
Enfin bon, au final, c'est lui qui nous a planté puisque notre instabilité débute en mars 1998 avec le début de l'ère Biétry, ses entraîneurs et ses changements de joueurs.
Laurent Perpère (décembre 1998 - juin 2003) :Ah, Lolo. Je suis le seul à avoir choisi Perpère
, parce qu'il symbolise tout ce qui me déplaît dans la gestion Canal + : un pion de Lescure, qui ne s'investit que moyennement dans le club. Là où un Aulas, ou même un Martel ou un Plessis va défendre son club partout-tout le temps, Perpère donnait l'impression de n'en avoir rien à faire. Et ce que je garde en travers de la gorge personnellement, c'est cette sortie dans
Le Monde en 2002, après quatre ans de silence absolu, quatre ans sans jamais avoir essayé de protéger le club et ses composantes, pour dire «
un départ de l'entraîneur serait moins préjudiciable que celui de la star de l'équipe »...
Au-delà de ça, Perpère est celui qui a validé les décisions de son patron, Lescure : alors que le club était déjà endetté, en 2000, le patron de Canal tient à sa politique banlieue et nous endette lourdement auprès de notre maison-mère (donc il contracte une dette entre sa poche gauche et sa poche droite) pour la réaliser.
Alors peut-être qu'il n'y est pour rien, c'était effectivement pathétique de le voir aux côtés d'Anelka le jour de sa présentation au Parc, mais Lescure ne figure pas dans la liste
. Et bon, un président délégué doit assumer un minimum sa gestion. La sienne fut catastrophique, à mon sens. J'ai pas en tête un seul bon souvenir de Perpère, un seul moment où je me suis dit « trop classe, vive notre président ». La seule vraie bonne saison fut 1999/2000, sauf qu'au lieu de construire sur la base des réussites de cette saison, on a préféré tout casser pour Dalmat & co. Raaaaaaah.
Si notre traversée du désert a débuté en 1998 avec Biétry, si nos problèmes de fond auraient dû être mis sur la table dès l'ère Denisot, je considère que c'est au cours de la période Perpère qu'on a aggravé nos difficultés à tout point de vue. Et c'est depuis 2000 qu'on a commencé à se dire chaque année : on a plus d'argent, on est endetté, désolé mais on peut pas bouger une oreille, et puis la vente du club... En plus faut restaurer l'image, tout ça.
Francis Graille (juin 2003 - mai 2005) :J'ai trop perdu de temps sur Biétry, je vais raccourcir ici.
Donc : mauvaise gestion des supporters, a lâché son ami de trente ans pour se faire balancer par Canal au final, c'est ballot. Je sais pas trop quoi retenir, j'ai pas gardé une dent énorme contre lui, ni de ressentiment particulier ; j'ai pas non plus de tendresse particulière pour sa présidence, malgré la super saison 2003/2004.
Pierre Blayau (mai 2005 - juin 2006) :Ah, notre président soir & week-end (© Arno P-E)... Aucune grande décision, aucun grand souvenir, aucune prise de parole particulière. Le type transparent, quoi. Son seul fait d'arme aura été de virer l'entraîneur à un point de la deuxième place, parce que bon, «
quand médiocrité rime avec stabilité, parfois je dis bien, parfois, il faut savoir changer ». Il mérite pas cet honneur.
Hors-sujet : j'ai regardé le « NPA nouvelle formule » il y a quelques semaines, et j'ai vu Denisot parler du PSG à deux reprises dans la même émission. Une fois pour dire (je crois, ma mémoire étant ce qu'elle est) que s'il y a une chose qu'il ne referait pas, c'est président du PSG. La deuxième pour dire qu'il n'était pas du tout soutenu lors des périodes difficiles. Rien de nouveau sous le soleil, mais j'ai senti une sorte de rancoeur sur le sujet. Il semblait dire qu'il ne voulait plus en entendre parler, et donner pourtant l'impression d'avoir envie/besoin de vider son sac. Des téléspectateurs assidus peuvent nous en dire plus (il s'exprime souvent sur le sujet ?). Il avait dit s'être rendu malade à cause du club je crois, c'est peut-être référence à ça ?